C'est le produit d'épargne phare. Fin 2023, 57 millions de Français détenaient un Livret A, soit 82,2% de la population, selon le dernier rapport de la Banque de France sur l'épargne réglementée. Un intérêt qui a augmenté, avec 3,7 millions d'ouvertures l'année dernière, un record depuis 2012.
Mais l'évolution la plus marquante est celle de l'encours : alors qu'il avait déjà augmenté deux fois plus vite en 2022 qu'en 2021, il poursuit sa progression en 2023 pour s'établir à 404 milliards d'euros, « un niveau jamais égalé depuis le début de la collecte de l'épargne réglementée », note la Banque de France.
LEP : 5 nouveaux chiffres fous sur le Livret d'épargne populaire
2023, une année record
Dans le détail, les personnes physiques ont déposé 203 milliards d'euros sur leur Livret A. Les retraits n'ont représenté « que » 167 milliards d'euros, soit une collecte nette de 36 milliards. Cette somme place 2023 comme l'année la plus prolifique en termes de collecte nette, devant 2020 et 2022. La hausse des encours a seulement été freinée en octobre 2023, au moment où le plafond du LEP est passé de 7 700 euros à 10 000 euros.
Concrètement, chaque détenteur du Livret A (hors personnes morales) possède 7 077 euros, en moyenne. Un nombre en hausse de 700 euros par rapport à 2022. À noter que le nombre de Livrets A ouverts par les exploitants agricoles, les artisans, les commerçants, les chefs d'entreprise et les retraités a fortement augmenté en 2023. Malgré cela, « ce sont toujours les étudiants et les mineurs qui représentent la part la plus importante des ouvertures de livret A, à 32% », tempère la Banque de France.
Forte augmentation de l'encours en Normandie
Concernant les encours par détenteur et par département, il n'y a pas eu de modifications majeures par rapport à 2022, si ce n'est une forte augmentation des encours (+30%) dans les cinq départements normands. Dans le trio de tête, on retrouve la Lozère (8 802 euros), la Haute-Loire (8 551 euros) et l'Aveyron (8 529 euros). A l'inverse, les habitants de Seine-Saint-Denis (4 162 euros), du Val-d'Oise (5 685 euros) et de l'Aisne (5 799 euros) versent moins d'argent sur leur Livret A. Ces trois départements ont comme points communs d'avoir un taux de pauvreté élevé et des niveaux de vie médian plus bas qu'ailleurs en France.
Que se passera-t-il en 2024 ? Avec la baisse du taux du LEP à 4% au 1er août et un maintien de celui du Livret A, à 3%, au moins jusque début 2025, il n'est pas impossible que l'encours du Livret A continue d'augmenter cette année... Ce qui pourrait coûter de plus en plus cher à l'Etat. Le Livret A étant éxonéré d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, les intérêts versés ne sont pas taxées. Pour l'ensemble des livrets, cet avantage a representé un peu plus de 2 milliards d'euros, en 2023.