La société a été condamnée à 300.000 euros de sanctions pécuniaires. Les dirigeants, Sébastien Renaud et Jimmy Guinet se sont eux vu infliger respectivement 2 millions et 200.000 euros d'amendes, a expliqué l'AMF dans son communiqué publié jeudi, détaillant une décision prise la veille.

Le premier dirigeant a également été condamné à une interdiction définitive d'exercer la profession de conseiller en investissements financiers (CIF), tout comme la société Carat GP. Le second a écopé d'une interdiction d'exercer de dix ans.

« La Commission a retenu que Carat GP n'avait pas agi d'une manière honnête, loyale et professionnelle » car « l'un de ses gérants, Sébastien Renaud, avait profité de ses fonctions pour proposer à plusieurs clients de réaliser des investissements sans les documenter, sans que Carat ne mette en place un dispositif permettant de prévenir ou détecter un tel comportement », a argumenté l'AMF.

Lors de la séance publique de la Commission des sanctions en septembre, le collège de l'AMF reprochait principalement la collecte d'environ 4 millions d'euros auprès de 16 personnes en 4 ans pour réaliser des investissements non identifiés. La destination de ces investissements reste floue. Quelque 10 clients de Carat GP n'ont pas été remboursés, à hauteur de 2,8 millions d'euros.

Le mis en cause principal, qui avait mis en avant sa négligence, avait déclaré devant la commission avoir réalisé les placements à sa seule initiative et non en tant que dirigeant de Carat GP, arguant que les clients le savaient, selon le rapporteur.

« La Commission a, pour la première fois, retenu des manquements à l'égard des dirigeants de la société à titre personnel », a expliqué l'AMF dans le communiqué.

Le dirigeant principal n'a pas suivi de formation annuelle, pourtant obligatoire, il n'a pas agi avec « diligence et loyauté à l'égard des contrôleurs » et « a encaissé des fonds des clients sur ses comptes personnels ».

Le second dirigeant ne s'est « pas assuré » que la société et son dirigeant principal respectaient leurs obligations, a souligné l'AMF.