Présenté à l'occasion de la conférence annuelle de l'opérateur boursier paneuropéen Euronext, le manifeste est cosigné avec des associations de place comme l'Association française de la gestion financière (AFG) et l'Association française des marchés financiers (Amafi), mais aussi des associations de sociétés cotées comme Middlenext (représentant les valeurs moyennes cotées).
Pour les signataires, le constat est en deux temps : « malgré sa deuxième position mondiale en termes d'épargne, l'Union européenne peine à utiliser ces capitaux pour soutenir ses propres entreprises » d'une part, et les entreprises non-européennes représentent « 68% des actions détenues par les gérants d'actifs européens ». Lorsqu'elle est mobilisée, l'épargne des ménages est très exposés aux actifs plus risqués, comme les marchés d'actions au profit d'autres placement jugés plus sûrs, comme l'assurance-vie.
« À l'échelle européenne, certains pays ont adopté des mécanismes qui réorientent efficacement l'épargne vers les marchés de capitaux. Le Royaume-Uni, par exemple, impose aux employeurs de mettre en place des plans de retraite par capitalisation, ce qui assure un flux constant vers les marchés actions », soulignent les cosignataires du manifeste.
« En France, seuls 10% des ménages investissent directement en actions, contre 33% au Royaume-Uni »
En France, « bien que la Bourse ait attiré plus d'un million de nouveaux investisseurs individuels au cours des quatre dernières années, seuls 10% des ménages investissent directement en actions, contre 33% au Royaume-Uni », ont-ils poursuivi.
Le faible intérêt des épargnants européens pour les marchés d'actions et le choix des investisseurs de se tourner davantage vers des entreprises non-européennes rend l'accès aux investissements plus difficile pour les entreprises cotées les plus modestes, expliquent les acteurs financiers, le marché se tournant davantage vers les plus grandes capitalisations boursières.
« Alors que les petites et moyennes capitalisations ont longtemps » mieux fait en bourse que « les très grandes valeurs, grâce à des perspectives de croissance supérieures, la tendance s'est inversée depuis la crise de la Covid », écrivent-ils.
Parmi les pistes proposées dans le manifeste, la mise en place d'un « label européen » accompagné d'un « traitement fiscal le plus incitatif possible », ou encore relancer la titrisation, qui vise à regrouper des crédits bancaires et à les transformer en actifs destinés à être vendus en « tranches » à des investisseurs sur les marchés.