« La dérive des dépenses de santé sur les contrats individuels en 2024 et au premier semestre 2025 ayant été inférieure aux prévisions, Malakoff Humanis a décidé de restituer cette différence sous la forme d'un mois de cotisation offert en décembre 2025 », a indiqué l'entreprise paritaire (cogérée par le patronat et les syndicats).

Le montant ainsi restitué, aux 212.000 adhérents éligibles, est en moyenne d'environ 160 euros TTC par contrat, a-t-elle précisé.

Une autre complémentaire santé, Harmonie Mutuelle, avait déjà annoncé en mai qu'elle restituerait 40 millions d'euros à des adhérents particuliers en juin, soit 44 euros par contrat, puis 44 millions d'euros aux adhérents et entreprises clientes un peu plus tard.

Selon Malakoff Humanis, en 2024 et 2025, la consommation des dépenses de santé est restée « en deçà des estimations ». Et certaines réformes annoncées génératrices de dépenses ont finalement été reportées : la majoration des honoraires des médecins et de certains actes techniques médicaux, l'extension du 100% santé aux prothèses capillaires et aux fauteuils roulants.

Les annonces de Malakoff et d'Harmonie Mutuelle surviennent alors que le gouvernement annonce depuis plusieurs mois son intention de taxer rétroactivement les complémentaires santé sur 2025.

L'exécutif aimerait récupérer de l'ordre d'un milliard d'euros. Il estime que les complémentaires santé ont anticipé dans leurs hausses de cotisations pour 2025 des dépenses qui n'ont finalement jamais eu lieu, du fait notamment de la chute du gouvernement Barnier.

Il y a actuellement « un concours Lépine de la plus mauvaise idée, de l'idée de la plus technocratique possible » pour faire face aux dérapages des dépenses de santé, avait déclaré la semaine dernière Jacques Creyssel, président du CTIP qui regroupe les complémentaires santé paritaires comme Malakoff Humanis (un cinquième du marché des complémentaires santé environ).

En 2024, les cotisations des complémentaires santé paritaires ont progressé de 4,1%, pour des prestations en hausse de 1,3%. Les complémentaires santé paritaires sont restées techniquement déficitaires, ce qui signifie qu'elles ne parviennent à équilibrer leur comptes que grâce à leurs produits financiers.