Après avoir atteint des sommets la semaine dernière, le métal jaune, considéré comme une valeur refuge, a touché lundi un nouveau record à 3.617,17 dollars l'once. « La possibilité d'une remise en cause de l'indépendance de la Réserve fédérale (Fed) et l'érosion de la confiance envers les États-Unis et le dollar entretiennent son élan », résume Neil Wilson, analyste chez Saxo Bank.

En parallèle, le métal jaune profite d'un accroissement des paris en faveur des baisses de taux de la Fed, qui se réunit les 16 et 17 septembre. Vendredi dernier, le rapport sur l'emploi aux Etats-Unis a en effet montré une baisse bien plus importante qu'escomptée des créations d'emplois ainsi qu'une légère hausse du chômage en août.

L'or s'est envolé dans la foulée et le billet vert a fortement chuté. Mais « au lieu de continuer de plonger » lundi, le dollar se stabilise, profitant que Paris et Tokyo soient « empêtrés dans leurs propres affaires politiques », souligne Stephen Innes, de SPI AM.

Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), la monnaie japonaise lâchait 0,17%, à 147,68 yens pour un dollar. La devise nippone réagit modérément à la démission dimanche du Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, dans l'attente d'élections internes au parti au pouvoir qui conduiront à la nomination d'un nouveau dirigeant. De son côté, l'euro grappillait 0,07% face à la devise américaine, à 1,1726 dollar.

A 15H00 (13H00 GMT), le Premier ministre français François Bayrou montera à la tribune de l'Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement, après avoir présenté en juillet un plan d'économies de plus de 40 milliards d'euros qui a déplu aux oppositions.

Vote de confiance à 15h

Sauf coup de théâtre, M. Bayrou devrait ainsi devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. S'ouvrira une nouvelle période d'incertitudes, au moins jusqu'à la nomination de son successeur.

Ce scénario interroge sur la résorption du déficit national mais « pour l'instant, le marché traite la situation comme un problème français plutôt que comme une contagion européenne », commente M. Innes, de SPI AM. « De nombreuses mauvaises nouvelles » concernant la France « sont déjà intégrées » par les investisseurs, estiment en outre les analystes de Rabobank.