François Bayrou a annoncé jeudi renoncer à une proposition du précédent gouvernement visant à allonger le délai de carence des agents publics de deux jours supplémentaires en cas d'arrêt maladie, passant de 1 à 3 jours. Outre l'abandon de cette mesure, les organisations syndicales réclament également le retrait d'une autre proposition de réduire de 10% la prise en charge de la rémunération des agents arrêtés pour raison médicale, qui passerait de 100% à 90% de leur traitement.

Selon les inspections générales des finances (IGF) et des affaires sociales (Igas), sur une année complète, la mesure permettrait de réaliser 900 millions d'euros d'économies. Sollicité sur un éventuel retrait de cette proposition, le ministère de la fonction publique avait indiqué à l'AFP qu'il ne prévoyait pas d'y renoncer.

D'après le collectif Sens du Service public, pour un agent de catégorie C, la moins bien rémunérée, la perte serait de 6,71 euros par jour d'arrêt maladie au titre de la réduction de 10% de l'indemnisation, à laquelle il convient d'ajouter 67 euros au titre du premier jour de carence, soit une perte salariale totale de 73,7 euros au premier jour d'arrêt maladie.

Pour un agent de catégorie B, le collectif estime la perte salariale à 84 euros au premier jour d'un arrêt maladie, comprenant 76,5 euros perdus en raison du premier jour de carence, puis 7,65 euros supplémentaires par jour en raison de la baisse de 10% de l'indemnisation.

La perte serait plus significative pour les agents de catégorie A. Le Sens du service publique la chiffre à 110 euros au premier jour d'arrêt maladie, dont 100 euros au titre du premier jour de carence, auxquels on ajoute 10 euros par jour en raison de la baisse de 10% de l'indemnisation.

Le calcul a été réalisé sur la base du traitement d'un fonctionnaire de 20 ans d'ancienneté, ce qui correspond à l'ancienneté moyenne dans les trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, et territoriale), a indiqué Johan Teuret co-fondateur de Sens du Service public, joint par l'AFP.