Selon les informations publiées par CF News Immo, relayées par L'Agefi, WeShareBonds, spécialisée dans le crowdfunding, a informé ses investisseurs d'une importante restructuration. Dans un courrier, la plateforme a annoncé suspendre le lancement de nouvelles collectes pour les semaines à venir. Les ressources de l'entreprise seront « fortement réduites, en vue de se focaliser sur le recouvrement de la cinquantaine de crédits immobiliers en cours, avec une équipe restreinte », écrit Cyril Tramon, président et cofondateur de la société.
Depuis son lancement en 2016, WeShareBonds revendique un financement total de 153 millions d'euros. À ce jour, 53 millions d'euros de capital et 9,3 millions d'euros d'intérêts restent à récupérer auprès des entreprises financées.
Pas de défaillance, assure l'entreprise
Malgré les circonstances, la plateforme rejette toute idée de « gestion extinctive » ou de défaillance. Cyril Tramon précise à CF News Immo que « la production de nouveaux crédits » est mise en pause, en raison des conditions actuelles du marché immobilier. Initialement positionnée sur le modèle du crowdlending dès 2016, WeShareBonds s'est orientée vers l'immobilier à partir de 2019. À ses débuts, l'entreprise avait convaincu La Banque Postale d'acquérir 10% de son capital, ainsi qu'une cinquantaine de business angels lors de deux levées de fonds totalisant 16 millions d'euros.
Un ajustement du modèle économique
Bien que ne se considérant pas en gestion extinctive, WeShareBonds a choisi d'appliquer partiellement l'article 15 de ses conditions générales d'utilisation. Cet article permet à Capsens, un prestataire, de prendre en charge le recouvrement des remboursements dus aux investisseurs en cas de défaillance de la plateforme, moyennant une commission de 2% HT sur les flux récupérés. Toutefois, la société a décidé de gérer elle-même le recouvrement, tout en prélevant cette commission sur les remboursements à destination des investisseurs.
Cyril Tramon qualifie cette nouvelle commission de « nouvelle source de revenus » pour l'entreprise. Ce choix, bien que légal, pourrait décevoir les clients, surpris de voir une plateforme les facturer pour exécuter une tâche qui fait partie de sa mission.