Ce jeudi, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) appelle à la grève, pour protester contre le triplement de la taxe sur le transport aérien, incorporé au budget 2025.
Concrètement, la taxe pour la classe économique passerait, par exemple, de 2,60 euros à 9,50 euros pour les destinations en Europe, de 7,50 euros à 15 euros pour les destinations « intermédiaires », et de 7,50 euros à 40 euros pour les longues distances. Des hausses que les compagnies vont répercuter sur le prix des billets.
Un salaire conséquent en fin de carrière
Mais au fait, combien touchent les pilotes de ligne ? Selon l'Insee, le salaire net des commandants de bord et copilotes réunis est de 9 100 euros par mois, en moyenne, en 2022. Mais ce chiffre global cache d'importantes disparités en fonction du niveau d'expérience, du type d'appareil, du nombre d'heures de vol... et de la compagnie.
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Chez Air France, un pilote de ligne débutant (souvent copilote) « touche approximativement 4 000 euros net contre 10 000 euros net pour un capitaine », révèle l'Association des professionnels navigants de l'aviation (Apna), interrogée par Capital.
Les salaires sont moins élevés dans les compagnies low-cost. Les jeunes pilotes de Ryanair perçoivent, par exemple, entre 2 500 et 4 000 euros net mensuels, selon les heures de vol. Quant aux capitaines, leur salaire est de 9 000 euros net, selon l'Apna.
De l'autre côté des Alpes, en Suisse, les commandants de bord d'EasyJet gagnent 200 000 à 250 000 francs suisses par an, selon la Tribune de Genève. Autrement dit, entre 214 000 euros et 267 000 euros par an soit, en moyenne, 20 000 euros par mois.
Des primes conséquentes
Au sein d'Air France, la rémunération est composée, d'abord, d'une partie fixe, qui correspond à un tiers ou un quart du salaire. Selon la dernière convention d'entreprise partagée par la CFDT, le montant minimum du traitement fixe est de 2 009,50 euros brut par mois pour un commandant de bord débutant. Un copilote touche 66,5% de cette somme.
À cela s'ajoutent des primes de vol, qui dépendent du type d'avion, et une prime annuelle conséquente correspondant à 100% du montant du traitement fixe et « de la moyenne des primes de vol, revalorisés pour tenir compte des augmentations collectives de salaires ».
Les pilotes de ligne ont également le droit à des majorations de 50% sur leurs heures de vol effectuées la nuit (entre 21 h et 9 h, heures locales de la base d'affectation, en moyen-courrier, et entre 18 h et 6 h, heures locales de l'escale de départ du service de vol, en long-courrier). Par ailleurs, il existe une prime mensuelle pour les pilotes affectés aux Antilles : 3 458,83 euros brut pour un commandant de bord et 2 600,54 euros pour un copilote.
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Une formation à rembourser
Si ces montants peuvent paraître élevés, ils cachent une réalité. Un grand nombre de commandants de bord et copilotes doivent rembourser le coût de leur formation, extrêmement chère. Car la seule école publique, l'Enac (École nationale de l'aviation civile), est très sélective : seulement 25 apprentis pilotes de toute l'Union européenne sont recrutés chaque année, d'après le Syndicat national des pilotes de ligne.
En passant par une école privée, ils doivent débourser autour de 100 000 euros pour une formation complète (cours théoriques, 150 heures ou 200 heures de vol minimum suivant le cursus, examens pour obtenir la licence de pilote de ligne...). Un coût souvent financé par un emprunt, à rembourser sur de nombreuses années.