En vertu du Code de la Sécurité sociale, les retraites de base sont chaque année augmentées au 1er janvier, indexées sur la hausse des prix à la consommation (hors tabac) constatée par l'Insee pour l'année précédente.
Pour économiser 3 milliards d'euros, le gouvernement et la droite sénatoriale avaient décidé de modifier ces règles en 2025. Les pensions ne devaient être augmentées que de la moitié de l'inflation au 1er janvier, soit +0,8% selon l'exécutif, avec un complément au 1er juillet pour les retraites inférieures à 1.500 euros bruts pour arriver à +1,6%.
« Ils verraient leurs pensions indexées sur l'inflation »
Sans ce texte, la loi prévaut. Interrogée sur France Info mercredi, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet l'a confirmé : « les retraités seraient effectivement gagnants, si on peut dire qu'il y a des gagnants, parce qu'effectivement (...) ils verraient leurs pensions indexées sur l'inflation. »
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Mais « il y a une forme de frilosité et de myopie de la classe politique qui considère les retraités comme un bloc homogène. (..) Il y a 75% des retraités qui sont propriétaires » et certains « peuvent, je pense, participer à l'effort de redressement de nos comptes publics, au même titre que les actifs », a poursuivi la ministre, jugeant que le budget de la Sécu aurait « protégé » les retraités précaires. « On ne peut pas se dire qu'il y a des perdants, des gagnants. La situation de l'endettement, si elle s'emballe, elle ne sera bonne pour personne », a souligné Astrid Panosyan-Bouvet.
Sans budget, la France se retrouvera dans « un océan de difficultés » et « 17 millions de foyers » verront leurs impôts augmenter et « rien ne peut être fait pour éviter cette situation », a-t-elle ajouté. Paradoxalement, le projet gouvernemental de sous-indexation des retraites risque de participer à la chute du gouvernement : lundi, Marine Le Pen avait lancé un ultimatum à Matignon en lui demandant d'y renoncer, menaçant sinon de voter la censure.
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