Intitulé « Bpifrance Défense », il vise à lever 450 millions d'euros, avec des participations individuelles allant de 500 à 500 000 euros, pour financer les entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD), selon un communiqué. Le programme espère en soutenir 500 d'ici trois ans.
Près de la moitié de ses ressources sera gérée par d'autres branches de Bpifrance, comme le Fonds innovation défense. Cette structure finance les fonds propres des start-up innovantes de la défense avec le concours de la Direction Générale de l'Armement.
Le reste de l'enveloppe sera investi dans des fonds, spécialisés dans la défense et généralistes, ainsi que dans des actifs côtés, notamment pour diversifier le portefeuille.
Bpifrance vise un taux de rentabilité interne annuel de 5%
Cette initiative s'inscrit dans la continuité des fonds destinés aux particuliers, créés par Bpifrance depuis 2020 avec la particularité d'être le premier fonds consacré à une thématique.
Sauf cas exceptionnels, les investissements effectués ne pourront être récupérés qu'après cinq ans. Bpifrance vise un taux de rentabilité interne annuel de 5%, net de frais et commission de gestion annoncés à 2,80% chaque année.
Toutefois, il s'agit d'un placement qui comporte des risques où la perte partielle ou total de l'investissement n'est pas exclu. « Le Fonds est un produit classé dans la classe de risque 6 sur 7, qui est une classe de risque élevée....Ce score signifie que la valeur de l'investissement peut fluctuer fortement, avec un risque important de perte en capital », précise la plaquette commerciale.
Pour l'instant, Axa France et Meilleurtaux Placement vont proposer le nouveau fonds Bpifrance Défense au sein de leurs produits d'Epargne bancaires ou assurantiels. Idem pour BPCE, par le biais de ses filiales d'épargne salariale et retraite Natixis Interépargne.
Les investisseurs pourront ainsi souscrire au travers de leur compte-titres, Plan épargne en actions (PEA), PEA-PME, assurance vie et Plan d'Épargne Retraite (PER), soit directement en ligne depuis la plateforme d'investissement Bpifrance.
Des modes de souscription différents auxquels correspond un type de part : A1 pour les particuliers investissant en direct, A2 pour ceux qui ont recours à un conseiller en gestion de patrimoine et qui logent leurs parts dans un compte-titres un PEA ou PEA-PME, B1 pour les détenteurs d'un contrat d'assurance vie ou un PER chez un assureur partenaire, ou encore C pour l'épargne salariale.
La création du fonds, inspiré par la proposition formulée à la fin 2024, par le Premier ministre de l'époque, Michel Barnier, d'un « livret industrie », avait été annoncé le 20 mars lors d'un évènement commun des ministères de la finance et des armées.
30% des entreprises financées seraient européennes
Depuis, les pays membres de l'Otan, dont fait partie la France, ont élevé leur objectif de dépenses militaires à 3,5% du produit intérieur brut (PIB) en 2035. Pour atteindre cette cible, la France doit hausser sa production et financer la BITD à hauteur de 15 milliards d'euros selon une étude de BpiFrance Le Lab, publiée début octobre.
Le fonds pourrait être proposé dans d'autres pays de l'Union européenne, où il susciterait « un fort intérêt » selon Bpifrance. La banque a précisé qu'environ 30% des entreprises financées par le fonds seraient européennes.
L'export, qui représente entre 40% et 50% du chiffre d'affaires de la BITD, « est la doctrine de la Direction générale de l'Armement », a rappelé Pascal Lagarde, directeur exécutif de Bpifrance.