La plupart des économistes tablent sur un niveau d'inflation en décembre (sur un an) similaire à celui de novembre, soit 2,4% (hors tabac). Si le chiffre, qui sera publié jeudi, confirme ces prévisions, la formule de calcul automatique du taux le ferait passer de 2,25% actuellement à 2,50% au minimum, voire à 2,75%.
Toutefois, le gouverneur de la Banque de France, qui communique traditionnellement au ministre des Finances une recommandation sur l'évolution du taux, peut « déroger à l'application de cette formule en cas de circonstances exceptionnelles », selon les textes.
Inflation passagère ?
« Ce que je regarderai, c'est l'inflation qui va venir, parce que ça ne servirait à rien que le taux augmente légèrement pour rebaisser immédiatement ensuite », a annoncé vendredi M. Noyer sur la radio Europe 1. Dès lors, « je regarderai l'inflation des six prochains mois pour voir si le pouvoir d'achat est maintenu », a-t-il expliqué, rappelant qu'à cet horizon, « notre prévision est plutôt que l'inflation va baisser ».
« Si l'inflation baisse il n'y a pas de raison d'augmenter le Livret A, en effet », a-t-il dit, en réponse à une question sur ces prévisions.
2011, bon millésime
A l'instar de la Banque de France, l'ensemble des économistes prévoit une décélération progressive des prix en cours d'année, avec un passage de l'inflation sous les 2% fin 2012, ce qui pourrait induire une baisse du taux du Livret A dès août, voire début 2013.
Le total des dépôts sur le Livret A a légèrement baissé en novembre pour la première fois depuis un an, mais l'année 2011 devrait rester comme l'un des meilleurs millésimes pour ce produit. A fin novembre, les dépôts sur le Livret A avaient augmenté de 16,53 milliards depuis le début de l'année, non loin du record absolu enregistré en 2008, avec 18,7 milliards d'euros.