Vers 10H25 (heure de Paris), l'indice vedette CAC 40 perdait 7,69 points (-0,10%) et s'établissait à 7.758,52 points. La veille, il a terminé en baisse de 41,96 points (-0,54%).

« Les craintes d'inflation alimentée par les droits de douane et la vigueur persistante des données sur le marché du travail (aux Etats-Unis, NDLR) repoussent les attentes de baisse des taux de la Fed. Celle-ci n'est pas attendue pour sa réunion de fin juillet - et pourrait même ne pas avoir lieu en septembre », a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote, dans une note.

L'inflation américaine, côté consommateurs, s'est élevée à 2,7% en juin sur un an, en accélération après 2,4% en mai, selon l'indice CPI publié mardi.

Les données de cet indice « suggèrent que les hausses des droits de douane américains commencent à se faire sentir » aux Etats-Unis, a souligné Neil Wilson, analyste de Saxo Markets.

Face à cette remontée de l'inflation, une partie du marché doute de la capacité de la Réserve fédérale américaine (Fed) à baisser ses taux d'intérêt. Les investisseurs « estiment désormais qu'il y a 58% de chances qu'une baisse de taux arrive d'ici septembre, contre 65% la veille », avant la publication de l'indice CPI, a indiqué Jim Reid, économiste de la Deutsche Bank.

Sur le marché des changes, l'euro prenait 0,17% face au billet vert, à 1,1621 dollar pour un euro.

Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt français à échéance 10 ans évoluait à 3,41%, stable par rapport à la clôture de mardi. Son équivalent allemand était à 2,72%, contre 2,71%.

« L'écart de taux entre la France et l'Allemagne reste pour l'instant stable, autour de 0,70 point de pourcentage, mais cela pourrait être le calme avant la tempête. Si les discussions budgétaires tournent mal ou bloquent, cet écart pourrait rapidement s'élargir, et les dépenses militaires européennes devraient fortement augmenter », a noté Stephen Innes, gérant de SPI AM.

Le Premier ministre français, François Bayrou, a présenté mardi une cure budgétaire draconienne de 43,8 milliards d'euros pour 2026, avec notamment la suppression de deux jours fériés et le gel des prestations sociales et des retraites. Ce projet de budget a été immédiatement décrié par les oppositions politiques qui menacent le gouvernement de censure.

L'objectif est de ramener le déficit à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, contre 5,8% en 2024, le tout dans un contexte international inflammable qui a conduit le président français Emmanuel Macron à demander une enveloppe additionnelle de 3,5 milliards d'euros pour la défense en 2026.

Renault abaisse ses prévisions et chute en Bourse

L'action de Renault chutait de 16,00% à 34,65 euros vers 10H20, après que le groupe a annoncé abaisser ses prévisions financières annuelles, l'entreprise pointant du doigt la « détérioration de la dynamique du marché automobile ».

« Renault a publié des résultats préliminaires pour le premier semestre 2025 inférieurs aux attentes du consensus, contraignant l'entreprise à abaisser ses prévisions annuelles », résument les analystes de Natixis dans une note.

Selon eux, c'est « en raison d'un mois de juin décevant en termes de volumes, de la performance des véhicules commerciaux (utilitaires, NDLR) en Europe », entre autres facteurs, que Renault vise désormais une marge opérationnelle autour de 6,5% de son chiffre d'affaires, contre une marge supérieure ou égale à 7% ciblée précédemment.

Le flux de trésorerie disponible (free cash flow) sera compris entre 1 et 1,5 milliard d'euros, contre 2 milliards d'euros ou plus prévus auparavant.

Stellantis était en forte baisse de 4,01% à 8,19 euros. Le constructeur automobile a annoncé mercredi mettre fin à son programme de développement dans l'hydrogène et à son offre pionnière de véhicules utilitaires équipés de piles à combustible.