L'assureur avait proposé moins de 40 000 euros. Il devra finalement verser 844 000 euros à une victime d'un accident de la route. Un dénouement après près de 8 ans de procédure. Le jugement, repéré par le média spécialisé l'Argus de l'assurance, a été rendu par le tribunal judiciaire de Nancy le 21 juin 2024. Maaf assurances, qui assurait la responsabilité civile de l'auteur de l'accident, n'a pas fait appel de sa condamnation.

En juillet 2016, la victime, qui exerçait alors la profession de chauffeur-livreur, est percutée par la remorque d'un véhicule arrivant face à elle. On lui diagnostique une fracture de la colonne vertébrale. Son taux d'atteinte à l'intégrité physique (AIPP), qui permet d'évaluer l'ampleur des dommages corporels subis et qui est déterminant pour définir l'indemnisation, est fixé à 6%.

Préjudices importants

La Maaf verse d'abord 7 500 euros et propose 30 000 euros en plus à la victime. Cette dernière refuse, mettant en avant les graves conséquences de cet accident. Ne pouvant plus porter de charges trop lourdes, elle avait été licenciée pour inaptitude, après 16 ans dans l'entreprise. Au cœur des débats, les pertes de gains professionnels futures (PGPF). L'assureur mettait en avant l'absence d'inaptitude totale, estimant que la victime pouvait encore travailler, même partiellement, et qu'elle ne pouvait donc pas recevoir une indemnisation à ce titre.

La victime défendait l'inverse, puisque même en faisant deux formations, elle n'avait pas retrouvé d'emploi dans un autre secteur. « Lorsque vous perdez vos revenus comme cela et que vous avez près de 50 ans, vous avez aussi un impact sur la retraite », a ajouté Christian Olszowiak, son avocat, cité par l'Argus de l'assurance.

La victime demandait 615 000 euros, dont 400 000 euros pour les pertes de gains professionnels futurs et 180 000 euros pour l'incidence professionnelle. Elle a obtenu gain de cause avec une indemnisation à 844 000 euros. La majoration s'explique par les intérêts de pénalité dus par l'assureur. Non seulement le taux d'intérêt légal a beaucoup augmenté, mais en plus, il a été doublé, puisque l'assureur avait fait une offre manifestement insuffisante.