Pour certains bailleurs, plus le choix : il va falloir effectuer des travaux de rénovation pour continuer à louer leur logement. En effet, à partir du 1er janvier 2023, les logements les plus énergivores, dits « G+ » et qui consomment plus de 450 kWh par mètre carré et par an, seront interdits à la relocation. C'est-à-dire qu'à la fin du bail en cours à cette date, le bien ne pourra plus être loué sans améliorer sa note au diagnostic de performance énergétique (DPE).
Suivront ensuite les logements classés G en janvier 2025, puis les F (2028) et les E (2034). Si cette dernière date peut sembler lointaine, le problème est déjà là. Selon l'Observatoire national de la rénovation énergétique, 5,2 millions de résidences principales en France sont aujourd'hui considérées comme des passoires thermiques, c'est-à dire-classées F ou G. Soit 17,3% du parc immobilier français. Et dans certaines localités, à l'image des stations de ski, plus de 7 biens sur 10 sont concernés par le problème.
Mais certains acteurs estiment ce calendrier difficile à tenir, faute de professionnels assez nombreux. Le dispostif MaPrimeRénov' est également critiqué et accusé de nombreux retards et difficultés. Face aux critiques, le ministre du Logement a tenu à se montrer rassurant. Au sujet de MaPrimeRénov', Olivier Klein ne déplore ainsi que 400 réclamations sur 1,5 millions de dossiers.
25 000 dossiers par semaine
S'il assure être à l'écoute des soucis rencontrés, il loue également le dispositif auprès du Huffington Post : « Il faut que le chantier ait eu lieu et que les factures soient présentées avant d'obtenir un remboursement. Il faut ensuite quinze à vingt jours ouvrés pour toucher sa prime. Pour les plus modestes, nous venons de lancer l'éco-prêt à taux zéro avec des démarches simplifiées. Avec 25 000 dossiers instruits par semaine, il y a forcément des ajustements à faire, nous y travaillons d'arrache-pied. » Toujours selon lui, « 750 000 rénovations sur effectuées par an depuis le lancement du dispositif. Ce n'est pas assez, mais, en tout, 1,5 million de chantiers ont été atteints en deux ans et 80% des travaux bénéficient aux plus modestes », assure encore le ministre.
Pour augmenter la cadence et tenir ce calendrier, le ministre a annoncé, dans des propos rapportés par Le Parisien, la mise en place dès le début de l'année 2023 d'un plan d'action réunissant les acteurs de l'immobilier pour « accélérer l'éradication des passoires énergétiques tout en accompagnant les propriétaires bailleurs. » Un comité de suivi composé de professionnels sera chargé de se réunir trois à quatre fois par an pour faire le point sur l'avancée de ce plan d'action et de ses besoins.
Interpellé durant le congrès annuel des agents immobiliers de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), ce mardi 6 décembre, le ministre s'est également vu rappeler que certains établissements bancaires rechignaient à financer certains travaux de rénovation énergétique. Confirmant cette idée, Olivier Klein a assuré qu'une réunion avec les principales banques du pays est prévue début janvier « pour engager un dialogue et trouver des solutions. »