UFC-Que Choisir et trois autres associations danoise, belge et allemande ont acheté 27 chargeurs sur Temu, 27 sur Shein, et autant de jouets sur chacune des deux plateformes, « de manière complètement aléatoire », mais à chaque fois vendus « par des vendeurs tiers plutôt que par les plateformes elles-mêmes ».
UFC-Que Choisir a ensuite vérifié la présence des mentions obligatoires (du type marquage CE) et a soumis les produits achetés « à une série de tests chimiques, mécaniques ou électriques en laboratoire ».
L'association rapporte que sur ces 54 chargeurs USB achetés entre 2 et 19 euros, 4 « avaient des circuits à haute et basse tension trop proches l'un de l'autre », au risque de « provoquer des arcs électriques » (étincelles) et 14 ont chauffé « au-delà de la température maximale autorisée de 87 degrés ».
« Beaucoup » de ces « produits d'entrée de gamme (...) faisaient courir de réels risques de brûlure, de choc électrique et d'incendie à leurs utilisateurs », écrit l'UFC-Que Choisir. Un chargeur en particulier a par exemple chauffé jusqu'à 102 degrés.
L'association dénonce également des jouets en vente avec une « qualité de fabrication » qui peut « s'avérer catastrophique », arguant que la moitié des 54 jouets achetés sur les deux plateformes avaient des « petites pièces qui se détachent trop facilement », au risque d'être ingérées.
Un jouet présentait des taux de formaldéhyde, une substance cancérogène, jusqu'à plus de cinq fois au-dessus de la teneur autorisée dans les textiles des jouets. Les trois jouets achetés fonctionnant avec des piles présentaient un « compartiment des batteries » qui s'ouvrait « trop facilement », créant là aussi un risque pour les jeunes enfants. L'enquête ne détaille pas pour chaque produit incriminé s'il a été acheté sur Temu ou sur Shein.
« Déterminé à offrir à tous une expérience d'achat sûre et fiable »
Interrogé par l'AFP, Shein a affirmé avoir immédiatement « mis en œuvre son protocole standard afin de garantir que ces produits soient retirés de la vente à l'échelle mondiale et rappelés. »
L'enseigne a déclaré « accorder une importance primordiale à la sécurité des produits » et recourir a des organismes de certification comme Bureau Veritas pour « maintenir les produits non conformes hors de ses plateformes. »
Le site Temu a également indiqué à l'AFP avoir « rapidement retirés les produits en question et informé les vendeurs concernés ». Il se dit « déterminé à offrir à tous une expérience d'achat sûre et fiable ».
Grâce à des prix particulièrement bas, Shein et Temu connaissent un succès retentissant en Europe ces dernières années, malgré des critiques contre leur modèle économique et leurs pratiques.
La Commission européenne a proposé en mai d'imposer des frais de 2 euros sur chaque « petit » colis valant moins de 150 euros entrant en Europe, dont l'immense majorité provient de Chine, une mesure également présente dans le projet de budget du gouvernement français pour 2026 examiné à l'Assemblée nationale.









