S'adressant à Elsa Faucillon, députée PCF des Hauts-de-Seine qui venait d'éreinter, lors des questions au gouvernement, les textes budgétaires présentés mardi en conseil des ministres, Mme de Montchalin a rétorqué : « Si vous nous posez (une) question, c'est déjà parce qu'il y a devant vous un Premier ministre, un gouvernement qui a déposé un texte et qui ouvre un débat. »
Les députés LFI, communistes, écologistes et RN entendent voter jeudi des motions de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, qui ne devraient toutefois pas obtenir de majorité, le Parti socialiste ayant décidé de ne pas les voter.
« J'entends que, dans quelques heures, certains d'entre vous veulent nous censurer, (mais) si vous nous censurez il n'y aura pas de débat, le seul qu'on aura sera sur l'incertitude économique, le désordre économique, le trouble que nous mettrons dans le pays à ne pas donner de stabilité », a fait valoir la ministre.
« Le seul débat qu'on aurait si vous nous censurez, ce sera un débat sur la loi spéciale », qui prolonge à l'identique les dépenses publiques d'une année sur l'autre en l'absence de budget voté au 31 décembre, comme cela a été le cas début 2025.
« La loi spéciale ne permet aucun choix et donc censurer c'est repousser les débats »
Or « la loi spéciale ne permet aucun choix et donc censurer c'est repousser les débats (...) et repousser les choix », a soutenu la ministre.
« Nous mettons sur la table une taxe sur le patrimoine financier des holdings », a poursuivi Mme de Montchalin, « eh bien on peut ne pas débattre, laisser les ultra-riches continuer à prospérer dans ces montages ».
« Nous mettons sur la table une contribution différentielle sur les hauts revenus, est-ce qu'on le débat ou est-ce qu'on ne fait rien ? Nous mettons sur la table des investissements sur les Outre-mers, des propositions pour les PME... Nous pouvons en débattre mais pour en débattre, il faut qu'il y ait un texte, un gouvernement, et donc il ne faut pas qu'il y ait de censure », a-t-elle conclu.