« La situation des finances publiques est périlleuse » et « la crise des finances publiques est encore plus grave qu'il y a un an », a déclaré M. Moscovici lors de l'audience solennelle de rentrée de l'institution chargée de contrôler l'emploi des fonds publics.

« Elle exige des mesures fortes, car il ne faut pas se leurrer, nous sommes sur le fil », a-t-il poursuivi; ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut en 2029, contre 5,4% attendus cette année, « nécessitera des économies importantes, parfois difficiles ».

Pierre Moscovici, dont le mandat s'achève en septembre 2026, se dit « convaincu qu'elles sont possibles si et seulement si elles sont faites de manière réfléchie, de manière structurée, intelligente, avec équité, et non pas à partir de coups de rabot qui ne sont jamais la bonne solution ».

Il faut « un partage » de l'effort entre Etat, collectivités locales et Sécurité sociale, a-t-il plaidé. Un partage également entre les différents acteurs économiques selon leurs « capacités contributives », ainsi qu'entre les économies sur les dépenses et la fiscalité, le tout en préservant la croissance.

Pour celui qui avait théorisé le « ras-le-bol fiscal » des Français lorsqu'il était ministre de l'Economie et des Finances, l'essentiel de l'effort doit porter sur les dépenses, mais « la fiscalité n'est évidemment pas un tabou » dans un souci de « justice fiscale ».

Alors que la France se retrouvera probablement à nouveau sans gouvernement à l'issue d'un vote de confiance lundi sollicité par François Bayrou à l'Assemblée nationale, Pierre Moscovici a plaidé pour une adoption du budget 2026 « en temps et en heure ».

Car, « à nouveau, nous mettons en jeu, et de manière toujours plus aiguë, notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires européens et des marchés », a-t-il prévenu.

Alors que la France présentait en 2024 la troisième dette la plus importante de la zone euro et le déficit public le plus lourd, « il y a une forme de déclassement qui n'est pas acceptable pour un grand pays comme le nôtre », a-t-il estimé.