« L'austérité, c'est assez simple », a estimé sur BFM Business Nicolas Dufourcq, « il y a 60% de dépenses sociales, donc l'austérité », cela concerne « les dépenses sociales : retraite, santé et tout le reste. » Le Premier ministre François Bayrou va présenter son plan de redressement des finances publiques et ses orientations budgétaires le mardi 15 juillet.
Pour réduire le lourd déficit du pays, attendu à 5,4% du PIB en 2025 et à 4,6% en 2026, le gouvernement ambitionne un effort budgétaire de 40 milliards d'euros dans le cadre du projet de budget pour 2026. « Cela ne sera qu'un petit début », a tempéré Nicolas Dufourcq, « parce que pour rétablir ce qu'on appelle le solde primaire, c'est-à-dire le moment où la dette cesse d'augmenter, il faut 150 milliards » d'euros.
Et ce, « avant d'avoir augmenté le budget de la défense pour tenir les engagements de la France sur la guerre en Ukraine », a-t-il rajouté.« On a passé notre temps à faire croire (aux Français) qu'ils étaient en crise », mais « on n'a jamais été en austérité budgétaire depuis 1983 », année marquée par le « tournant de la rigueur » initié par François Mitterrand, a affirmé Nicolas Dufourcq.
Plan sur 4 ans
François Bayrou avait promis début juillet de tenir les « engagements » pris pour le budget de cette année, « en abandonnant des crédits en cours d'année » et « en fermant les robinets quand il le faut ». Le 15 juillet, il présentera les moyens d'un plan sur « quatre ans », visant à « revenir (...) à un certain équilibre des finances publiques » afin qu'on « touche le point où la dette n'augmente plus », avec l'espoir d'y arriver « en 2029 ».
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin s'était dite favorable à « une pause » sur certaines dépenses publiques, sans hausse d'impôts « indifférenciée », alors que des parlementaires défendent l'idée d'une année blanche budgétaire, qui consisterait à geler le niveau des retraites ou du barème de l'impôt sur le revenu en ne les indexant pas sur l'inflation.
Retraites, CAF, impôts... Faites-vous partie des plus grands perdants d'une « année blanche 2026 » ?