La réunion se tiendra à partir de 08H00, le ministre de l'Economie Eric Lombard devant ensuite s'entretenir avec le chef de l'Etat à 10H00, a précisé une source syndicale à l'AFP. Les numéros un des centrales syndicales représentatives dans le secteur privé (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) rencontreront les ministres du Travail (Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet), des Comptes publics (Amélie de Montchalin), du Commerce extérieur (Laurent Saint-Martin), de l'Industrie (Marc Ferracci), ainsi que la secrétaire d'Etat chargée du Numérique (Clara Chappaz).
La patronne de la CGT, Sophie Binet, déplore auprès de l'AFP « un contexte avec énormément d'incertitudes, avec certains secteurs qui sont directement concernés, comme le cognac, et certains secteurs qui peuvent vite le devenir indirectement ». La syndicaliste pointe également « les risques d'effet d'aubaine colossaux avec des entreprises qui en profitent pour restructurer, comme par exemple Engie qui annonce vendre une filiale de 4.500 salariés ».
La CGT propose « 16 mesures d'urgence contre la guerre commerciale »
A Bercy, la CGT compte émettre « 16 mesures d'urgence contre la guerre commerciale » parmi lesquelles la « création d'une cellule de crise hebdomadaire sous l'autorité du ministre de l'Économie, réunissant syndicats, patronat, Bpifrance, Caisse des Dépôts, élus locaux et services de l'État » avec une « déclinaison » dans les territoires, « un moratoire sur les licenciements » ou encore « un cadre strict de conditionnement des aides publiques versées aux entreprises ».
« Il ne s'agit pas uniquement de regarder quelle guerre commerciale est menée et comment la France doit riposter »
« Il y a un enjeu de protection des emplois », avait insisté Marylise Léon (CFDT) mercredi, interrogée sur Public Sénat. Pour la leader de la CFDT, « il ne s'agit pas uniquement de regarder quelle guerre commerciale est menée et comment la France doit riposter. Il faut aussi tenir compte des salariés qui sont dans ces entreprises ».
Cette réunion, réclamée à cor et à cri par les syndicats, survient quelques jours après un Conseil national de l'Industrie auquel ils n'ont pas été conviés. Le 9 avril, les industriels français se sont réunis à Bercy autour du ministre Marc Ferracci pour faire part de leurs inquiétudes face à un « choc historique » et tenter d'élaborer une position française.
L'un des principaux enseignements était qu'il n'y a « pas d'objection à une approche ferme et une réponse rapide de l'Union européenne », selon Bercy, rapportant toutefois des « sensibilités » et des « inquiétudes » différentes selon les filières, notamment sur les conséquences d'une escalade.
Le bras de fer commercial
Taxe, réplique, taxe, réplique : les Etats-Unis et l'UE sont engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer commercial. Le président américain, qui a bouleversé l'ordre économique international, a annoncé des fortes hausses des droits de douane américains, avant de les ramener provisoirement à 10% sur la plupart des produits pour une durée de 90 jours. L'UE, qui avait prévu de répliquer, s'est alignée sur cette pause américaine pour négocier avec l'administration américaine, sans toutefois communiquer de calendrier précis.