Ce qu'a déclaré le Premier ministre François Bayrou

François Bayrou a fixé vendredi à « fin mai » l'objectif d'un accord entre les partenaires sociaux sur les retraites, estimant « inimaginable que ce problème si important pour la société française se résolve uniquement par l'épreuve de force », à la sortie de la première réunion sur le sujet au ministère du Travail.

« Cette idée qu'ils vont partager des mois et des mois de travail, pour moi, c'est une idée fructueuse », s'est-il réjoui, déplorant l'état de « blocage général » dans lequel se trouve la France. « On est un pays qui n'a pas de budget, on est un pays qui n'a pas de majorité, on est un pays dans lequel les uns ne cessent de s'affronter aux autres (...) et on peut pas en rester là parce que pendant ce temps, le monde nous assiège », a-t-il déclaré.

Il faut « un “bougé” sur l'âge légal » de départ à la retraite

Ce qu'a déclaré Marylise Léon, de la CFDT

La N.1 de la CFDT Marylise Léon a réaffirmé qu'il fallait « un “bougé” sur l'âge légal » de départ à la retraite à l'issue de la réunion vendredi entre gouvernement et partenaires sociaux pour lancer une difficile remise en chantier de la réforme de 2023, qui a permis selon elle de « poser le cadre ».

« On a toujours été extrêmement clair. 64 ans, c'est non. Donc il y a là un sujet. Il faut un bougé sur l'âge légal », a déclaré Marylise Léon, qui a également mis en avant la question de la pénibilité du travail et de l'égalité hommes/femmes. « On a posé le cadre, beaucoup d'éléments de méthode et de sujet qui peuvent être invoqué par les uns et les autres. Moi, je suis optimiste », a ajouté la secrétaire générale du premier syndicat français.

« Nous ne souhaitons pas tomber dans le piège d'avoir une discussion qui demande aux salariés du secteur privé de faire des efforts en considérant qu'ils sont responsables de la situation financière du côté public », a exposé Marylise Léon.

Ce qu'a déclaré Sophie Binet, de la CGT

La réunion a été « l'occasion de constater l'ampleur des désaccords », a fait valoir la N.1 de la CGT Sophie Binet devant la presse. « Les organisations syndicales se sont toutes exprimées pour dénoncer les 64 ans » et demander l'abrogation de la réforme, a complété Sophie Binet pour qui, « la réunion d'aujourd'hui a confirmé que la page de la mobilisation n'est pas tournée et que la réforme des retraites ne peut pas rester en l'état ».

« Le patronat a rappelé son attachement à la réforme. Il a martelé son refus d'augmenter le financement de nos régimes de retraite. Certaines organisations patronales ont aussi d'ailleurs même porté l'exigence d'un système par capitalisation qui confierait notre régime par répartition à la finance », a détaillé la syndicaliste.

Ce qu'a déclaré François Hommeril, de la CFE-CGC

A l'instar de Sophie Binet, le patron de la CFE-CGC, François Hommeril s'est dit « inquiet » que le Premier ministre souhaite « avoir une approche globale, c'est-à-dire qu'il considère qu'il faut traiter en même temps la question de la retraite des fonctionnaires et la question de l'équilibre des régimes par répartition ».

Des divergences existent chez les centrales syndicales. « On n'a pas les mêmes solutions pour trouver les sources de financement », concède Solidaires, qui n'a pas été conviée comme la FSU. Les deux syndicats devraient l'être à l'avenir.

Ce qu'a déclaré Michel Picon, de l'union des artisans

Pour Michel Picon, patron des artisans de l'U2P, « cette réforme (des retraites) n'était pas à jeter » et le syndicat patronal ne veut pas « son abrogation parce qu'elle comporte un certain nombre de points utiles » comme la revalorisation des petites pensions. « Moi, je ne suis pas fermé à 64 ans. Si on nous fait des propositions qui n'aillent pas chercher davantage de charges sur le coût du travail », a-t-il ajouté.

Ce qu'a déclaré le président du Medef, Patrick Martin

« L'engagement direct du Medef porter(a) logiquement sur le seul périmètre des régimes de retraites du secteur privé », a averti son président Patrick Martin dans une déclaration envoyée à l'AFP. « Une éventuelle révision de la réforme des retraites ne saurait porter atteinte à son rendement ni conduire à un alourdissement du coût du travail, alors que la conjoncture est tendue et que l'intensité de la compétition internationale va s'exacerber dès les prochaines semaines », a-t-il ajouté.

« Nous avons eu des clarifications sur la méthode mais qui ne correspondent pas encore exactement à nos attentes », a complété M. Martin qui au nom du Medef défend la mise en place d'un régime par capitalisation, une idée qui ulcère les syndicats.