Un « manque de transparence ». C'est ce que reproche le Médiateur de l'énergie aux comparateurs en ligne, qui se sont multipliés avec l'accroissement du nombre d'offres gaz ou électricité. Leur promesse ? Aider les consommateurs à faire un choix.

Le problème, c'est que ces comparateurs sont « souvent financés par les fournisseurs eux-mêmes, compromettant ainsi leur impartialité. Contrairement aux comparateurs indépendants comme celui du médiateur national de l'énergie ou de l'UFC-Que Choisir, de nombreux sites tirent leurs revenus des partenariats avec les fournisseurs d'énergie », explique le médiateur dans sa dernière lettre d'information.

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Informations biaisées

Résultat, « les consommateurs peuvent être induits en erreur, pensant bénéficier d'un service objectif alors qu'il s'agit souvent d'une activité de courtage déguisée », alerte le médiateur, qui a repéré de nombreuses irrégularités. Parmi elles, une absence de transparence sur les critères de classement des offres, des informations biaisées sur les fournisseurs et des pratiques commerciales agressives, comparateurs directement affiliés à des fournisseurs sans que cela soit indiqué...

Un comparateur a même été sanctionné récemment. Il s'agit de Selectra, qui a écopé d'une amende de 400 000 euros, « pour avoir entretenu une confusion avec les fournisseurs historiques d'énergie et pour avoir présenté des offres de manière trompeuse, notamment en mettant en avant des remises inexistantes ».

Mesures demandées

Pour que ces pratiques cessent, le médiateur recommande plusieurs mesures : des règles plus strictes sur la transparence des comparateurs, la mise en place d'un label pour les comparateurs respectant un standard élevé de transparence, le contrôle plus strict de ces plateformes, l'interdiction pour les comparateurs de cumuler leur activité avec celle de fourniture d'énergie.

Il demande aussi que l'activité de courtage en énergie soit mieux encadrée. « L'absence de réglementation précise sur le courtage en énergie pose un problème. Dans d'autres secteurs, comme les assurances, les courtiers doivent respecter des règles strictes et fournir une information claire aux consommateurs. Le médiateur propose de transposer ces obligations au secteur de l'énergie, en exigeant par exemple une immatriculation des courtiers, à l'image de ce qui existe pour les produits financiers », détaille-t-il.

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