En fin d'année 2023, Bercy mettait en ligne le nouveau référentiel du label ISR appliqué depuis le 1er mars 2024 pour toute nouvelle demande de labellisation. Les fonds déjà labellisés bénéficiaient par ailleurs d'un délai supplémentaire (jusqu'au 1er janvier) pour se mettre en conformité et demander à garder le précieux macaron.
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Le nouveau référentiel intègre désormais « une dimension climat dans son socle, en excluant les entreprises qui exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, ainsi que celles qui lancent de nouveaux projets d'exploration, d'exploitation ou de raffinage d'hydrocarbures (pétrole ou gaz) ». Le nouveau label ISR doit par ailleurs « permettre d'accompagner les entreprises dans leur transition, en visant un alignement progressif des portefeuilles ISR sur l'accord de Paris », qui a pour but de limiter la montée des températures à 2°C par rapport aux niveaux antérieurs à la révolution industrielle.
Quel impact cette refonte du label a eu sur les fonds labellisés ? Le nombre de fonds labellisés a drastiquement baissé en un an. Ainsi, alors que fin 2023, 1 394 fonds détenaient le précieux label, ils ne sont plus que 967 à fin 2024, soit une baisse de 30%.
TotalEnergies disparait de presque la totalité des fonds labellisés
Revenons en arrière : à fin 2023, TotalEnergies était présente dans 20% des fonds labellisés, soit plus d'un fonds labellisé sur cinq, selon une étude de la fintech spécialisée dans l'épargne salariale Epsor. Dans sa toute dernière étude, publiée ce lundi 3 mars, Epsor constate qu'en « un an, TotalEnergie est passée de la 5e place des entreprises les plus représentées dans les fonds ISR à la 1 346e place ». À fin 2024, seul un fonds labellisé détenait encore TotalEnergies en portefeuille. De façon plus générale, Epsor constate un véritable désengagement des énergies fossiles : seuls 14% des fonds labellisés restent investis dans au moins une entreprise du secteur des énergies fossiles contre 49% début 2024.
En parallèle, parmi les fonds qui n'ont pas conservé le label, « près de 60% ne sont pas exposés à une entreprise du secteur des énergies fossiles non conventionnelles ».
Les gestionnaires ne se sont donc pas précipités vers des investissements moins responsables et des investissements dans les énergies fossiles non conventionnelles, « soulignant une tendance générale à maintenir un certain niveau de performance ESG, même en l'absence de labellisation », analyse Epsor.