Moins de 1 426,30 euros nets par mois. C'est le salaire - inférieur au Smic - que déclarent se verser près de la moitié des dirigeants des très petites entreprises (TPE), pour 50 heures de travail par semaine en moyenne, d'après une étude du syndicat des indépendants et des TPE (SDI).

Un tiers de ces artisans, commerçants et dirigeants de TPE déclarent même toucher moins de 1 000 euros par mois, indique cette étude. Ces chiffres issus d'un sondage trimestriel, qui consulte les chefs d'entreprises comptant moins de dix employés et réalisant un chiffre d'affaire annuel inférieur à 2 millions d'euros, décrivent une conjoncture difficile.

La majorité des dirigeants interrogés constatent une baisse de leur activité par rapport au trimestre précédent. Cette tendance est marquée par un ralentissement généralisé des commandes.

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Problèmes de trésorerie et de recrutement

En proie à des problèmes de trésorerie (56%) et de recrutement (84%), ils sont plus de neuf sur dix à exprimer un sentiment négatif vis-à-vis de leur activité. Un niveau jamais atteint ces deux dernières années, soit depuis le lancement de ce baromètre trimestriel réalisé par le SDI.

Ces difficultés poussent 16% des dirigeants de TPE à envisager de cesser leur activité d'ici la fin de l'année, alors que les défaillances d'entreprises ont continué à progresser au deuxième trimestre.

En 2021, la France comptait plus de 4 millions de TPE, qui employaient 2,6 millions de salariés, d'après l'Insee. Elles représentent près d'un dixième du produit intérieur brut (PIB) français. Peu exportatrices, ces petites structures sont particulièrement dépendantes de la conjoncture nationale.

Incertitude budgétaire

Celle-ci est marquée par un contexte d'incertitude budgétaire, dont le dernier épisode est la démission surprise lundi du Premier ministre Sébastien Lecornu, à quelques jours de la présentation prévue du budget par son gouvernement.

Le Premier ministre démissionnaire avait notamment annoncé qu'il comptait baisser la CVAE, un impôt sur la production, « qui pèse principalement sur les PME ». La majorité des TPE affichent des chiffres d'affaires inférieurs à 500 000 euros et sont donc déjà exonérées de la CVAE. Cette enquête du SDI a été réalisée du 25 au 30 septembre auprès de 1.608 dirigeants de TPE.