Question de Noya, le 10 avril

« Mon employeur m'impose de poser un congé payé le lundi de la Pentecôte, pour la journée de solidarité, en a-t-il le droit ? Je préfèrerais travailler. »

Bonjour Noya et merci pour votre question. La journée de solidarité a été instaurée en 2004 « pour financer des actions en faveur de l'autonomie des personnes âgées ou handicapées ». Elle concerne tous les salariés, du secteur privé ou du secteur public.

La journée de solidarité peut être réalisée, « soit en travaillant lors du lundi de Pentecôte (qui tombe le 9 juin 2025), soit pendant autre jour férié chômé, sauf le 1er mai, soit, à titre d'exemple, en retirant une journée de RTT, ou selon d'autres modalités qui permettent de travailler durant 7h, sans être rémunéré. Pour les salariés au forfait jours, le travail accompli durant la journée de solidarité n'est pas rémunéré dans la limite de la valeur d'une journée de travail. Par exemple, en la fractionnant (et en réalisant des heures travaillées non rémunérées), détaille Mohamed Materi, avocat associé au sein du cabinet Alscio avocats.

Les modalités définies par convention, accord ou par l'employeur

Qui décide de la manière de faire ? « Les modalités d'accomplissement de la journée de solidarité sont fixées par convention ou accord d'entreprise (ou d'établissement) ou par accord de branche. À défaut d'accord collectif, elles sont définies par l'employeur après consultation de l'instance de représentation du personnel », précise le site Service public.

Résultat, Noya, votre employeur a effectivement le droit d'exiger que vous preniez votre journée lors du lundi de la Pentecôte, jour qui est normalement férié et non travaillé. Là où il y a une subtilité, c'est sur le type de congé qu'il peut vous demander de prendre. Il s'agit, le plus souvent, de RTT, ou de congés supplémentaires.

« Les salariés ne peuvent pas se voir imposer la prise d'une journée de congé payé légal au titre de la journée de solidarité », souligne Mohamed Materi. Il ajoute toutefois que « sauf dispositions contraires, un accord collectif ou l'employeur après avis du CSE, pourrait imposer la prise d'un jour de congé supplémentaire prévu par les dispositions conventionnelles au titre de la journée de solidarité. Par ailleurs, si l'employeur l'accepte, le salarié peut poser un jour de congé payé pendant la journée de solidarité. »