« Même si nous finançons les EPR, on aura toujours assez d'argent pour financer le logement social ou les collectivités locales », a expliqué Olivier Sichel sur franceinfo.

Le Fonds d'épargne centralise et gère 59,5% de l'épargne réglementée des Français, c'est-à-dire les sommes déposées sur les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS), qui sont essentiellement dédiées au financement du logement social et des projets d'intérêt général des collectivités locales.

« Aujourd'hui il y a 400 milliards dans le Fonds d'épargne : 200 milliards est prêté aux bailleurs sociaux et collectivités locales et donc il reste 200 milliards », a précisé Olivier Sichel.

Une partie de ces sommes pourrait donc contribuer à financer le nucléaire « sans évincer un seul euro au détriment du logement social », a-t-il ajouté.

Le député du Gers Jean-René Cazeneuve (Ensemble pour la République), qui préside la commission de surveillance de la CDC, avait estimé en mai que la Caisse pourrait participer à hauteur de 18 milliards d'euros au financement de la relance du nucléaire.

« On a vérifié et on peut aller très facilement à 18 milliards, voire au-delà », a déclaré Olivier Sichel. Mais l'utilisation du Fonds d'épargne dépend d'« une autorisation que doit donner le ministre de l'Economie et des Finances », a précisé Olivier Sichel.

L'actuel locataire de Bercy, Eric Lombard, qui a précédé Olivier Sichel à la tête de la CDC, avait plaidé l'an dernier, alors qu'il dirigeait toujours la Caisse, pour qu'elle participe au financement de nouvelles centrales.

Mais selon un décret de déport publié fin mai au Journal officiel, Eric Lombard ne peut pas s'occuper de sujets liés au groupe CDC, cette attribution relevant désormais du Premier ministre.

Le gouvernement français a acté au début du mois le programme de construction de six nouveaux réacteurs EPR de grande puissance à horizon 2038.

L'évaluation des coûts de ce programme n'est pas encore complète mais le ministre chargé de l'Energie Marc Ferracci avait fixé en février les ordres de grandeur, en évoquant un coût « en-dessous de 100 milliards d'euros ».