Ces organisations (CGT, FO, CFTC, FSU, Solidaires, la Fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP), Ensemble et Solidaires) contestent l'affirmation répandue selon laquelle il s'agirait d'un abattement pour frais professionnels, à l'instar de celui accordé aux salariés.

Selon le site impots.gouv.fr qui ne parle pas de frais, « les pensions de retraite bénéficient d'un abattement forfaitaire de 10%, plafonné à 4.321 EUR (pour les revenus 2023) pour l'ensemble des membres du foyer fiscal ».

Pour les syndicats, cet abattement, en vigueur depuis 1978, a été accordé « par souci d'équité ».

Ils soulignent que sa suppression « conduirait à majorer fortement le taux d'imposition à l'impôt sur le revenu des personnes retraitées et à rendre imposables » des retraités qui ne l'étaient pas.

En raison du plafonnement de l'abattement, sa suppression toucherait particulièrement « les retraités qui, seuls ou à deux, perçoivent moins de 3.600 euros par mois », ont-ils calculé.

Le président du Conseil d'orientation des retraites, Gilbert Cette, avait estimé en janvier dans le journal économique Les Echos que cette suppression « serait une mesure forte, d'un rendement annuel d'environ 4 milliards d'euros, et équitable puisque les retraités les plus modestes ne seraient pas concernées ».

La semaine dernière, Marylise Léon, numéro un de la CFDT, qui contrairement à FO et à la CGT est restée dans les discussions pour rediscuter la réforme des retraites de 2023, a jugé dans une interview au journal la Tribune Dimanche qu'« il faut un partage des efforts auprès de tous ceux qui le peuvent, les actifs mais aussi ceux déjà à la retraite ».

« La question des 10% d'abattement dont bénéficient les retraités se regarde », a-t-elle ajouté.

L'UNSA Retraités avait, en réaction, justifié le maintien de l'abattement, relevant qu'en 1978, « la loi n'imposait pas aux employeurs de financer une partie de la complémentaire santé. C'est désormais le cas. Les actifs n'assument qu'une partie de leur complémentaire santé, les retraités la totalité ». Ce syndicat estime que la mesure rendrait 500.000 nouveaux retraités imposables.

Selon le communiqué intersyndical de vendredi, « le gouvernement tente de diviser en stigmatisant, un jour les retraités, un jour les chômeurs, un jour les travailleurs immigrés, un jour les fonctionnaires, pour continuer d'exonérer les très riches d'impôts et de cotisations ».