Publiée mercredi, cette enquête intitulée « Touche pas à mes avantages salariés » (1) se penche sur la perception de ces avantages, qui se sont développés à partir de la fin des années 1960. Parmi les salariés bénéficiant d'avantages, 84% disent y être attachés et ceux qui rencontrent le plus de difficultés financières le sont le plus fermement, selon cette enquête. En outre, 55% des bénéficiaires disent qu'ils pourraient quitter leur entreprise si ces avantages étaient réduits ou supprimés.
Une réduction du montant des chèques-vacances ou des chèques-cadeaux inquièterait 52% des salariés quant à la réussite de leurs fêtes de fin d'année. La suppression des chèques-cadeaux conduirait ainsi 43% des bénéficiaires à ne plus en faire lors des fêtes et, sans chèques-vacances, 47% d'entre eux ne partiraient plus du tout en fin d'année, tandis que sans titres restaurants, 55% seraient poussés à moins se nourrir au déjeuner et 49% à sauter des repas.
Des avantages qui échappent à 28% des salariés
Ces avantages salariés sont « exonérés de cotisations sociales et patronales pour l'entreprise, mais aussi exclus du champ des revenus imposables pour le salarié », rappelle Denis Maillard, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès dans une étude qui accompagne l'enquête. Il souligne qu'« un tel régime dérogatoire aiguise l'imagination fiscale du législateur ainsi que celle des services du ministère de l'Économie ».
Le gouvernement avait proposé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de créer une cotisation patronale de 8% sur les « compléments de salaire » financés par les employeurs et comités d'entreprises (CSE), qui devait rapporter environ 950 millions d'euros en 2026. Cette mesure a finalement été repoussée.
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La note de M. Maillard pose la question de la généralisation des avantages salariés, soulignant que 28% des salariés ne bénéficient aujourd'hui d'aucun d'entre eux. Ces salariés, moins diplômés et plus précaires que la moyenne, sont pourtant ceux qui auraient le plus besoin de ces « amortisseurs », souligne-t-il.
(1) L'enquête de l'Ifop a été menée fin novembre auprès d'un échantillon de 1.446 personnes représentatives de la population des salariés, âgées de 18 ans et plus, via un questionnaire en ligne auto-administré.





















