- Que propose le gouvernement ? -

Plaidant qu'« il faut travailler plus », le Premier ministre a proposé mardi la suppression de deux jours fériés, citant « comme exemple » le « lundi de Pâques » et le « 8-Mai », une mesure qui doit dégager « 4,2 milliards » d'euros, selon Matignon.

La ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin a estimé mercredi à la sortie du Conseil des ministres que « c'est générateur de croissance » et que « deux jours sur 365, ça revient à peu près à 0,5% d'activité en plus ».

Concrètement, ces deux jours qui sont actuellement payés mais non travaillés deviendraient deux jours toujours payés, mais travaillés pour les salariés du public comme du privé.

Ces deux journées, qui ramèneraient à neuf le nombre de jours fériés en France, s'ajouteraient à la conversion depuis 2004 du lundi de Pentecôte en « journée de solidarité ». Travaillée mais pas payée, elle est assortie d'un prélèvement correspondant à 0,3% de la masse salariale annuelle pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Les employeurs peuvent toutefois offrir cette journée à leurs salariés.

- Quelle différence avec la Pentecôte ? -

Selon le Premier ministre, la suppression de deux jours fériés « n'est pas du tout la même chose » qu'« une journée de solidarité dont on ne vérifierait pas vraiment si elle est accomplie ou pas, et qui se traduirait uniquement par des prélèvements sur les entreprises ».

Mais les entreprises seront néanmoins mises à contribution, a expliqué mercredi la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet sur TF1. En contrepartie « de la production créée par cette journée de travail, les entreprises devront s'acquitter d'une contribution », a-t-elle déclaré.

Son entourage a ensuite indiqué que les « modalités sont à définir » et qu'il ne s'agira pas nécessairement d'une contribution à hauteur de 0,3%.