Alors que l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a plaidé la semaine dernière pour une augmentation de la durée du travail, au-delà des 35 heures, afin d'augmenter les recettes de l'Etat, l'étude montre que les cadres « ont déjà une forte charge de travail » et « sont dans l'incapacité d'y faire face », relève auprès de l'AFP Caroline Blanchot, secrétaire générale de l'Ugict-CGT - qui représente les ingénieurs, cadres et techniciens -.

« Les cadres commencent leur semaine avec déjà du retard dans les mails, arrivés le week-end mais aussi ceux qu'ils n'ont pas eu le temps de traiter la semaine précédente », poursuit-elle. Globalement, 30% des cadres sondés estiment leur temps de travail par semaine à moins de 40 heures, 38% entre 40 et 44 heures, 21% entre 45 et 48 heures, et 12% à 49 heures et plus, détaille l'enquête. Et ils sont encore 48% en 2024 à travailler parfois pendant leurs jours de repos, contre 56% en 2015.

Deux tiers réclament un droit à la déconnexion

Le télétravail ne les protège pas de « durées excessives de travail », selon 61% des sondés. Les deux tiers d'entre eux réclament un droit à la déconnexion effectif (contre 56% en 2016). De plus en plus, les priorités des cadres sont l'équilibre entre leurs vies privée et professionnelle (73% contre 68% en 2016), le salaire (63% contre 52%), le contenu et le sens de leur travail (53%), avant la carrière (15%).

Une majorité (52%) juge sa rémunération en inadéquation avec son temps de travail réel, contre 46% qui la trouvent adéquate. Les avis sont partagés concernant la charge de travail et leur implication.

L'enquête, réalisée par Viavoice, a été menée au moyen d'interviews en ligne du 9 au 20 septembre 2024, auprès d'un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population des cadres en France métropolitaine, selon la méthode des quotas.