« La mairie propose d'ouvrir les vestiaires du stade à ceux qui le souhaitent pour prendre une douche chaude. Aujourd'hui de 10h30 à 11h30. Les personnes intéressées sont priées de s'inscrire », a posté la mairie de Gourlizon sur le réseau sociale Facebook, quelques jours après la tempête Ciaran. La commune du Finistère compte moins de 1 000 habitants et, pour certains habitants, la coupure de courant a duré longtemps. Très longtemps. De même, dans le nord du département, à Ploudaniel, on cherchait encore 10 jours après le passage de Ciaran « des groupes électrogènes et des chauffages d'appoint à mettre à disposition des sinistrés. »

Si tout est rentré dans l'ordre désormais, de nombreux foyers français sont restés sans électricité plus d'une dizaine de jours. Près de Carhaix (29), Danielle explique à MoneyVox que sa fille passait de Quimper à 70 kilomètres de là pour lui apporter des bougies dont les stocks avaient été dévalisés aux supermarchés du coin. « Le soir de la tempête, nous avons eu peur, ensuite le temps s'est allongé jusqu'à nous demander quand la lumière et le chauffage allaient revenir », explique Marine qui était chez ses parents pendant le passage de Ciaran mais vit à Marseille.

La balle est dans le camp d'Enedis pour indemniser les sinistrés

Pour ses sinistrés de l'électricité, une indemnité est prévue sur une période 8 jours et 8 heures. Ensuite, selon les informations de MoneyVox, c'est à Enedis de choisir de verser, ou non, une compensation complémentaire à ses clients privés de courant pendant parfois 12 ou 13 jours consécutifs.

Contacté, le gestionnaire du réseau n'a rien prévu pour le moment. En fait, Enedis renvoie vers le cadre réglementaire du TURPE qui s'applique dans pareille situation et qui est édicté par la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) En effet, une indemnisation est prévue si la coupure d'électricité dépasse 5 heures. Un montant forfaitaire de 2 euros HT par kVA de puissance souscrite lié à l'abonnement est alors automatiquement versé par Enedis, via le fournisseur. Dans le même temps, en cas de coupure, votre consommation est nulle.

Malgré la formulation « HT », le montant versé est net sur la facture du client dans un délai d'un à deux mois, généralement comme le montre l'exemple ci-dessous.

Facture EDF
facture EDF avec la mention d'un abattement lié à une coupure du réseau

Entre 720 et 960 euros de dédommagement

Mais cette compensation s'arrête après 40 tranches de 5 heures et, ensuite, c'est le flou qui règne. Sur la base du minimum prévu, on parle d'une somme comprise entre 720 euros (compteur de 9kVa) et 960 euros (compteur de 12kVA). Ces deux puissances sont les plus présentes dans les maisons, principales concernées par les coupures à rallonge.

« Si un de nos clients mensualisé est concerné, il recevra le montant qui lui est dû dès la prochaine facture qui suit le versement de l'aide par Enedis, détaillait peu après la tempête Julien Tchernia, le président du fournisseur Ekwateur. S'il paye une fois par an, nous lui versons l'aide lors de la facture de régularisation si elle est prévue sous deux mois. Si ce n'est pas le cas, nous éditons une facture dédiée. »

« J'attends de recevoir ma facture de janvier »

« Enedis a commencé à nous transmettre les éléments nécessaires pour effectuer le versement des indemnités destinées aux clients », a indiqué Engie à 60 Millions de consommateurs tandis que du côté des clients, on patiente. « J'attends de recevoir ma facture de janvier », raconte Danielle, étonnée par le montant auquel elle peut prétendre.

De son côté, UFC-Que Choisir n'a pas reçu « de signalements » de consommateurs à ce stade. « Une fois, l'indemnité reçue, le consommateur peut considérer que cette somme est insuffisante au regard des dommages (...) Il peut aussi regarder son contrat d'assurance habitation même si généralement les dommages électriques ne sont pas couverts, sauf option dédiée », rappelle l'association de défense des consommateurs à MoneyVox. En dernier recours, il est possible de faire une réclamation auprès d'Enedis, voire de s'adresser au Médiateur national de l'énergie.