Alors que le texte devait initialement être discuté après les élections européennes du 26 mai, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé fin avril sa présentation en Conseil des ministres « à la fin de l'été ». Mais il n'a ensuite pas confirmé cette échéance dans son discours de politique générale mi-juin. Mercredi, des propos du haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye ont avalisé la perspective d'un nouveau report : le projet de loi peut attendre « 1 ou 2 mois de plus, ce n'est pas un souci », a-t-il estimé, « si le délai consiste à approfondir le sujet, à améliorer la discussion, à enrichir les débats ».

Les recommandations de Jean-Paul Delevoye à la mi-juillet

En revanche, « si le délai consiste à essayer d'enterrer le sujet, je demanderai à ce moment-là que les choses soient clarifiées », a souligné Jean-Paul Delevoye, qui doit remettre ses recommandations au gouvernement « vers le 14 juillet ». Interrogé jeudi sur Radio Classique, le ministre Marc Fesneau, « un de ceux qui (connaissent) le mieux le calendrier parlementaire puisqu'(il en est) le responsable », a assuré qu'« il n'a jamais été question que le texte soit déposé au début de l'automne » et qu'« il a toujours été question que ce soit sur ces horizons » de fin d'année.

« Le haut commissaire Delevoye va poser un certain nombre de principes au mois de juillet, et ensuite viendra un texte de loi, mais nous avons d'autres textes [bioéthique, territoires, antigaspillage, et le budget entre le 15 octobre et le 20 décembre, NDLR] » à examiner au parlement : « Tout ça était marqué, inscrit, prévu », a-t-il fait valoir. Selon une source gouvernementale interrogée par l'AFP, « on est parti sur un sujet où le débat à l'Assemblée, une fois que le projet de loi est écrit, c'est plutôt l'horizon 2020 ».

Edouard Philippe : 2020, « le bon moment » pour la réforme

Le Premier ministre est « déterminé à faire cette réforme » et estime que « 2020 est le bon moment », a-t-on assuré de même source, en notant que « les contraintes de calendrier parlementaire et électoral sont réelles », avec notamment les municipales de mars 2020. « Mais l'élément essentiel » est la réforme en elle-même, « systématique complète, ambitieuse, très complexe » qui nécessite « un débat de qualité » et que « les Français s'approprient le sujet ».