Conçu en 2007 comme un wallet, portefeuille électronique à destination des particuliers français, Lemon Way a rapidement recentré son activité européenne sur les services de paiement (cantonnement, sécurisation, etc.) à destination des places de marchés web et des plateformes de crowdfunding. En Europe, « la valeur d’usage du paiement mobile n’est pas assez grande par rapport [aux espèces, au chèque et à la carte bancaire] » expliquait à cBanque Sébastien Burlet, fondateur de la société, en décembre 2014. « Et on ne peut pas interdire aux gens d’utiliser leur chéquier ou leur carte ! »

Le contexte est différent en Afrique centrale et de l’Ouest, où les populations sont faiblement bancarisées (11% environ disposent d’un compte bancaire) mais très bien équipées en mobiles. Ainsi, Lemon Way est présent au Mali depuis 2014, où il est associé à la Banque internationale du Mali (BIM), et y compte déjà 750.000 clients, qui peuvent payer et transférer de l’argent depuis leur téléphone.

Objectif 2 millions de clients fin 2016

Ce succès a donné des idées à Lemon Way, qui vient de créer une filiale africaine à part entière, Lemon Way Africa. Basée à Dakar au Sénégal, Lemon Way Africa ambitionne de se déployer dans les pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) et d’Afrique centrale (Cameroun, République Centrafricaine, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). Elle y proposera quatre services distincts : Lemon Money (compte mobile et transfert d’argent), Lemon Cagnotte (cagnotte en ligne), Lemon Funding (financement de projets entrepreneuriaux) et Lemon Market (à destination des places de marché web).

« Lemon Way a (…) l’objectif d’atteindre 2 millions de clients à la fin de l’année 2016 », espère Damien Guermonprez, directeur général de Lemon Way, cité dans un communiqué. « Nous sommes fiers d’être une entreprise qui s’inscrit dans une stratégie d’engagement sociétal sur les enjeux bancaires en Afrique ».