« Avec la même conviction pour défendre ce en quoi je crois, j'ai la même lucidité quand je me suis trompé », a-t-il souligné devant les députés, en « plaidant coupable en quelque sorte » sur le mécanisme de « corridor tarifaire ». M. Macron a rappelé dans l'hémicycle avoir plaidé initialement pour une part de tarifs variables pour les notaires, huissiers et mandataires judiciaires notamment dans le cadre de ce « corridor tarifaire », afin de « permettre à de jeunes professionnels de s'installer » et de faire jouer la « concurrence ».

Effets pervers

« Mais je n'avais pas vu l'effet pervers que cette mesure pouvait avoir »; « les rapporteurs ont fait pression pour aller plus en loin en commission spéciale pour améliorer le système, j'ai résisté et ma résistance a conduit à créer un système compliqué », a ajouté le ministre dans une longue intervention. Sur le corridor tarifaire, « je proposerai d'y revenir parce que c'est un élément de complexité », a-t-il dit.

En revanche, ce projet de loi va permettre « la transparence sur les tarifs et sur la remise, qui existe aujourd'hui en pratique sur des tarifs opaques », a expliqué le locataire de Bercy. Un amendement en ce sens doit être présenté dans la soirée à l'Assemblée, qui examine le projet de loi « pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques ».

Plus tôt dans son intervention devant les députés, le ministre a révélé avoir reçu « des menaces de mort » de « certains officiers publics ministériels » opposés à son projet de réforme et affirmé avoir porté plainte. Reprochant à des représentants des professions réglementées du droit (notaires...) « d'agiter les peurs » en pronostiquant que sa réforme allait provoquer « plusieurs dizaines de milliers de suppressions d'emplois », M. Macron a estimé que cela n'était « pas à la hauteur du débat ».

« Je ne fais honnêtement même pas référence aux menaces de mort que j'ai reçues -j'ai porté plainte- de certains officiers publics ministériels, parce que vous m'accorderez que c'est particulièrement étonnant », a-t-il ajouté. Et d'appeler à « garder son sang-froid et garder du sérieux » après avoir observé qu'« il y a eu beaucoup trop d'émotion autour de ce débat » consistant à « moderniser une partie du fonctionnement de ces professions règlementées »