Lors de la présentation jeudi de sa dernière note de conjoncture trimestrielle, l'Institut a détaillé « l'impact opposé » de ces deux mesures étroitement liées, puisque la hausse de la TVA a vocation à financer une partie des 10 milliards nécessaires au crédit d'impôt.

Ce dernier a pour objectif de faire baisser de 4% en 2014 le coût du travail pour les entreprises, et devrait avoir un effet positif sur le taux d'inflation (-0,2 point). Mais, dans le même temps, le taux normal de TVA doit grimper de 19,6% à 20% et le taux intermédiaire va passer de 7% à 10%.

Les trois quarts de la hausse répercutés

Si les entreprises devaient répercuter cette hausse intégralement et immédiatement, elle grossirait de +0,5 point le taux d'inflation. Or, selon les observations de l'Insee, les précédentes hausses des taux de TVA n'ont été en moyenne répercutées sur le consommateur que « de l'ordre de 75% » immédiatement, a expliqué Cédric Audenis, chef du département de conjoncture, lors d'une conférence de presse jeudi.

« A court terme, certaines entreprises baissent alors leurs prix hors taxes, impliquant un effort sur leurs marges, pour ne pas amputer leurs prix TTC » (toutes taxes comprises), a relevé l'Insee, soulignant qu'il s'agit néanmoins de « comportements transitoires ».

Dès lors, l'effet conjugué de la TVA (+0,4 point) et du Cice (-0,2 point) devrait gonfler le taux d'inflation de 0,2 point à fin juin 2014, selon les prévisions de l'Insee. Le taux d'inflation devrait ainsi atteindre +1,1% mi-2014 (+2,0% en 2012 et +0,9% prévu en 2013).

Le tabac, secteur le plus touché

« C'est une analyse qui est très proche de celle que nous faisions à l'automne. L'impact mécanique de la hausse des taux de TVA est modéré et en grande partie compensé par le Cice », a-t-on commenté à Bercy. « +0,2 point d'inflation à horizon juin 2014, c'est un effet très, très modéré dans un contexte d'inflation déjà modérée. »

Les secteurs les plus touchés par l'effet cumulé TVA/Cice devraient être le tabac (+1,5 point), les services (+0,4 point), l'énergie (+0,2 point) tandis que l'alimentation devrait en profiter (-0,1 point). Ces nouvelles mesures devraient être insensibles pour les produits manufacturés.