Le repli le plus marqué concerne la Grèce, qui a bénéficié d'un plan de soutien de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) au printemps pour répondre aux inquiétudes des marchés sur sa capacité à honorer sa dette. Entre fin mars et fin juin, les établissements français ont diminué de 19% le volume de leurs prêts en Grèce, vis-à-vis des secteurs public et privé. Si l'on ajoute aux sommes effectivement prêtées les garanties, les engagements et les produits dérivés, la baisse atteint 25%.

Ce fort repli tient principalement à la diminution de 34% des engagements vis-à-vis du secteur public grec, composés essentiellement d'obligations. A la demande de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, les banques françaises s'étaient pourtant engagées, début mai, à maintenir leur exposition en Grèce, à l'instar des établissements allemands.

Les chiffres de la BRI indiquent que les banques françaises ont également réduit la voilure en Irlande (-13%) et en Espagne (-17%), le Portugal étant relativement épargné (-1%).

Tendance générale à la méfiance

Tous les pays mentionnés par la BRI ont diminué leurs prêts à la Grèce (hors engagements, garanties et dérivés), à l'exception du Royaume-Uni (+2%). Au total, le volume des crédits accordés à la Grèce par des banques étrangères a reculé de 22% entre la fin du premier et du deuxième trimestre.

En Irlande, l'exposition des établissements étrangers a elle baissé de 16% au deuxième trimestre, sachant que la crise qui a mené à l'annonce d'un plan de sauvetage ne s'est déclenchée qu'au troisième trimestre.

Sous pression sans avoir nécessité de plan de sauvetage, le Portugal (-10%) et l'Espagne (-11%) ont également pâti de la méfiance des banques.