« En faire un élément obligatoire, je ne pas sûr que ce soit le bon moment. On a des priorités plus plus brûlantes sur la question des retraites », a déclaré Eric Lombard lors d'un entretien sur France Inter/France Info/Le Monde.
« Le problème de la capitalisation, c'est que dans l'organisation actuelle, c'est inégalitaire : c'est ceux qui ont de l'argent donc ceux qui ont des revenus plus élevés qui peuvent le placer », a-t-il souligné. « Et si on devait faire une capitalisation obligatoire, qui le financerait ? Les entreprises, on voit bien que les marges sont serrées et il y a pas de quoi prélever. Donc cela demanderait une réflexion plus large sur l'organisation », a-t-il ajouté, privilégiant aujourd'hui une « incitation à investir ».
Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, Edouard Philippe a évoqué mercredi 15% de part de capitalisation à introduire dans le système des retraites car « notre société vieillit » tout en faisant face à « la dénatalité ».
Par ailleurs, Eric Lombard a réitéré la volonté du gouvernement de maîtriser la dépense publique dans le cadre du prochain budget pour 2026, qui nécessitera environ 40 milliards d'euros d'efforts par rapport à l'évolution des dépenses si aucune mesure n'était prise. « Nous n'augmenterons pas les impôts dans leur ensemble », a-t-il affirmé. « On est dans la stabilisation d'ensemble (de la dépense, NDLR), donc cela veut dire qu'on va pas faire de l'austérité de façon générale », a-t-il expliqué.
Gel du budget 2026 ? « Des décisions politiques au cas par cas »
Concernant la piste d'une « année blanche », soit un gel budgétaire, son éventuel périmètre d'application nécessiterait « des décisions politiques au cas par cas », a estimé le ministre.
« On est obligé de tout distinguer suivant les secteurs », a-t-il développé. « Si on doit avoir des fonds pour la défense, il faut que d'autres ministères contribuent. De la même façon, dans le domaine social, il y a des prestations probablement (qu')on peut stabiliser » alors que d'autres bénéficient aux « personnes les plus modestes, même si l'inflation est très basse cette année ». « Il faut qu'on engage la baisse du nombre de fonctionnaires », a-t-il aussi indiqué, mais « les nombres ne sont pas encore fixés ».
Dans un entretien au Journal du dimanche publié samedi soir, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi affirmé que le gouvernement voulait « revoir cette tendance » de hausse du nombre de fonctionnaires ces dernières années,