Alors que les Européens seraient les investisseurs les moins « agressifs », les Français ne dérogent pas à la règle. Selon une enquête (1) de la société de gestion de fonds internationaux Legg Mason réalisée par Northstar Research Partners, les investisseurs français sont 82% à estimer avoir un profil conservateur. 7 sur 10 témoignent même d’une aversion au risque plus forte que l’an dernier, et 63% des sondés ne sont pas prêts à augmenter leur exposition au risque pour saisir l’opportunité d’augmenter leurs revenus. Et ce, même si la recherche de rendement reste paradoxalement une priorité pour 80% d'entre eux. Côté rendement, l’enquête relève qu’en France, « les investisseurs ont un objectif de performance moyenne de 5,5% pour leurs actifs mais ils n’obtiennent en réalité que 3,9% ».

L’immobilier représente l'investissement principal des Français, avec 29% de l’encours. « Lorsqu’on les interroge sur les meilleures opportunités d’investissement, 62% d’entre eux positionnent en tête les actions internationales », souligne Vincent Passa, directeur de Legg Mason France, devant les actions domestiques (51%) et l’immobilier (47%). Les raisons de cette orientation vers l’international : 47% d’entre eux y voient un moyen de diversifier leurs risques (64% y ont déjà investi). « Cet attrait pour l’international s’explique notamment par le fait que seuls 19% des Français interrogés sont optimistes quant aux perspectives économiques de leur propre pays sur les 15 prochaines années (contre 66% au niveau mondial) », rappelle l’étude.

Parmi les moins optimistes d'Europe

D’ailleurs, les Français sont parmi les moins optimistes d’Europe « concernant leurs investissements dans les 12 prochains mois, avec une note de confiance de 6/10 », en léger recul de 0,3 par rapport à l’an dernier. Ce que l’étude explique notamment « par la crainte d’un environnement économique instable ». En France, les principaux objectifs de ces investisseurs sont la préparation de leur retraite, la protection de leurs enfants (52%) et de leur patrimoine (46%), ou encore le maintien de leur train de vie dans le futur (43%). En revanche l’étude souligne que « même si la protection du patrimoine est perçue comme un enjeu majeur pour près de la moitié d’entre eux, seuls 22% ont le sentiment d’y parvenir (contre 79% au niveau mondial) ».

(1) Enquête « Global Investment Survey », réalisée en ligne du 19 novembre au 16 décembre 2014 auprès d’un panel de 4.208 investisseurs âgés de 40 à 75 ans et répartis sur 20 pays. En France, 200 investisseurs ont été sondés.