L'essentiel
- La majorité des Français n'utilise pas l'intelligence artificielle (IA) pour la gestion financière, selon un sondage YouGov pour MoneyVox.
- Bien que 43% des participants voient dans l'IA un atout ponctuel, 54% refusent que celle-ci ait une influence dans leurs décisions d'investissement.
- L'idée de partager des documents personnels avec une IA cristallise les inquiétudes avec 59% des sondés déclarant leur réticence à cette pratique.
L'intelligence artificielle s'installe peu à peu dans le quotidien mais peine encore à trouver pleinement sa place dans les finances des Français. Selon un sondage exclusif YouGov pour MoneyVox (1) , l'IA reste perçue comme un outil potentiellement utile, mais largement insuffisant pour gérer seul un budget, un placement ou même une simple démarche administrative.
Premier enseignement : une majorité écrasante de Français n'a jamais sollicité une IA pour une question liée à leurs finances. Ils sont 61% à déclarer ne l'avoir « jamais » fait, contre seulement 16% qui l'utilisent « fréquemment » et 21% « rarement ». Autrement dit, près de huit Français sur dix n'utilisent l'IA qu'avec parcimonie, ou pas du tout, lorsqu'il s'agit d'argent.
L'IA utile dans certaines situations ?
Pour autant, l'idée que l'IA pourrait aider dans certaines situations commence à s'installer. Interrogés sur l'utilité potentielle de ces outils dans la gestion quotidienne, 10% des sondés répondent que l'IA pourrait « certainement » les aider, tandis que 33% estiment qu'elle pourrait être utile « dans certains cas ». Ce sont donc 43% des Français qui voient dans l'IA un atout ponctuel, mais presque autant (46%) qui jugent qu'elle ne serait d'aucune aide, « pas vraiment » (20%) ou « pas du tout » (26%). Là encore, la prudence domine.
La défiance se renforce lorsqu'il s'agit de placer son argent, un domaine où l'expertise et la confiance sont centrales. Seuls 5% feraient « totalement » confiance à une IA pour réaliser un placement financier, et 14% l'envisageraient uniquement « en complément d'un conseiller humain ». Un tiers des Français (36%) rejettent catégoriquement l'idée, et 18% privilégieraient dans tous les cas « un expert financier ». Au total, 54% des personnes interrogées refusent que l'IA joue un rôle direct dans leurs décisions d'investissement, un niveau très élevé de méfiance dans un marché pourtant de plus en plus friand d'automatisation.
Encore une forte réticence à donner ses documents à l'IA
Cette réserve s'exprime également vis-à-vis des banques. Interrogés sur l'usage d'IA conversationnelles par leur établissement bancaire, seuls 9% se disent favorables, estimant que cela « pourrait améliorer la qualité du service ». 26% l'accepteraient, mais seulement si le dispositif est « transparent et sécurisé ». En revanche, 21% déclarent que cela les inquiète, et 36% y sont purement opposés. Au total, près de six Français sur dix ne veulent pas d'un robot conversationnel en lieu et place d'un conseiller bancaire.
La question du partage de documents personnels, fiches de paie, avis d'imposition, cristallise encore davantage les inquiétudes. Seuls 7% accepteraient de les transmettre « sans problème » à une IA. Un quart (27%) pourraient l'envisager, mais uniquement si des garanties solides de sécurité sont apportées. En face, 59% des Français se déclarent réticents, et 7% ne savent pas. Preuve que la sensibilité des données financières reste une ligne rouge que les acteurs doivent prendre en compte à l'heure de l'automatisation.
À travers toutes ces réponses, un fil conducteur émerge. Les Français ne rejettent pas l'IA par principe. Une partie d'entre eux reconnaît son utilité potentielle, notamment pour comprendre, comparer ou clarifier certaines notions financières. Mais, à ce stade, ils refusent de lui déléguer les décisions importantes, et rejettent largement l'idée de lui confier leurs documents ou leurs interactions bancaires.
(1) Sondage réalisé en ligne sur 1034 personnes représentatives de la population entre le 14 et le 17 novembre 2025.










