Morningstar explique avoir abaissé d'un cran sa recommandation à « neutre » contre « bronze », dans une note datée du 26 juin, en raison de « faiblesses » dans le contrôle des risques dans la gestion du fonds Allegro de H2O. « La décision d'investir une partie du portefeuille d'Allegro dans des obligations d'entreprises illiquides à haut risque, toutes liées à l'entrepreneur allemand Lars Windhorst, soulève des inquiétudes quant à la robustesse du processus de sélection de titres », écrit un analyste de Morningstar.
« A cela s'ajoutent nos préoccupations préexistantes sur l'efficacité des contrôles des risques dans la gestion du fonds », ajoute-t-il, tout en soulignant « la nécessité de regagner la confiance des investisseurs ». « Les faiblesses qui ont été mises en évidence dans les contrôles de risque du fonds sont difficiles à ignorer », selon lui.
Des actifs investis dans des obligations illiquides
La maison-mère de H2O, la française Natixis IM, elle-même filiale de la banque Natixis, a annoncé mardi avoir avancé un audit périodique de sa filiale britannique de gestion d'actifs. « Reste à voir si cet audit apportera des résultats tangibles aux investisseurs », questionne l'analyste de Morningstar.
Dans sa précédente analyse, Morningstar avait souligné la semaine dernière que 4,2% des actifs d'Allegro étaient investis dans des obligations illiquides émises par des sociétés contrôlées par Lars Windhorst. Depuis, H2O a cédé une partie de ses obligations privées, procédé à des dépréciations et supprimé les droits d'entrée de souscription sur la totalité de ses fonds. Les actifs incriminés représentent désormais une exposition totale pour les fonds de H2O « de moins 2% des encours de ces fonds (source H2O AM) », a assuré Natixis dont l'action a été bousculé en Bourse la semaine dernière à cause des déboires de H2O.