Dans son rapport « Perspectives sur l'entreprise et la finance », l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) relève que la faiblesse actuelle des taux « pose un risque significatif pour la viabilité financière à long terme » des fonds de pension et des assureurs, alors que ceux-ci doivent trouver des investissements pour offrir à leurs clients les rendements qu'ils escomptent.

« Si les taux d'intérêt restent bas à l'avenir, les fonds et les assureurs pourraient se retrouver avec des actifs insuffisants pour honorer leurs engagements, à moins de revenir sur leurs promesses de retraites ou de rentes », prévient l'OCDE.

Ces acteurs sont mis sous pression car les obligations à haut rendement présentes dans leurs portefeuilles sont, à leur échéance, progressivement remplacées par des titres moins rémunérateurs. Et, ce, alors que les fonds de pension investissent par exemple environ 40% de leurs actifs dans des titres à revenu fixe, dont des obligations d'Etat qui affichent actuellement des taux faibles.

Des frais en hausse ?

Face à cette situation, qui découle en grande partie de la politique des banques centrales qui ont fait pleuvoir les liquidités dans l'économie, l'Organisation estime que les assureurs pourraient avoir à abaisser le niveau de rendement garanti pour leurs clients futurs, voire « dans les cas extrêmes », renégocier les conditions des contrats actuels. « Les promoteurs de régimes de retraite à prestations définies pourraient augmenter les cotisations aux fonds », prévient aussi l'OCDE.

Et l'Organisation de mettre en garde contre une « recherche de rendement excessive »: la tentation d'investir dans des produits, comme des obligations d'entreprises, plus rémunérateurs mais aussi plus risqués, selon l'OCDE, nécessite « la vigilance des autorités de réglementation et des pouvoirs publics ».