Selon des études réalisées par la Fédération bancaire européenne (FBE), la mise en place du nouvel arsenal réglementaire dit Bâle III pourrait coûter, en moyenne, aux principaux pays européens, entre 4 et 6 points de PIB sur une période de trois ans, a indiqué jeudi le président de la Fédération bancaire française (FBF) Baudouin Prot lors d'une conférence de presse à Paris. La prévision de croissance du gouvernement français étant de 1,4% pour 2010, « cela risque de nous ramener à la croissance zéro », a averti M. Prot, qui est également directeur général de BNP Paribas.

Le comité de Bâle est chargé de définir l'architecture prudentielle qui encadre le secteur bancaire. Il a déjà produit les normes dites de Bâle I (1988) et Bâle II (2006). Depuis la crise financière, gouvernements et régulateurs ont jugé nécessaire de redéfinir le cadre réglementaire, ce qui doit aboutir, fin 2010, à la définition de nouvelles normes, applicables en 2012.

Le comité de Bâle a publié, mi-décembre, une série de propositions, soumises à consultation jusqu'à vendredi. Les autorités vont également mesurer leur impact sur les grandes banques, pour procéder ensuite à des ajustements éventuels.

Les banques françaises souhaitent qu'au terme des premiers arbitrages, qui doivent être rendus mi-juillet, une deuxième consultation soit lancée auprès des banques pour procéder, le cas échéant, à des modifications supplémentaires, ce qui n'est pas prévu pour l'instant.« Chaque fois qu'on a changé le système, cela a nécessité cinq à six ans de travail. Cette fois, on veut tout faire en un an », a regretté M. Prot.