La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher sont saisis de ces projets de nominations « afin que la commission intéressée de chacune des assemblées se prononce dans les conditions prévues » par la Constitution, est-il précisé. Un telle nomination ne peut intervenir si au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés s'y opposent.

Jean Castex, âgé de 60 ans, succèdera à Jean-Pierre Farandou, aux commandes du groupe ferroviaire depuis 2019, qui avait accepté en juin de prolonger l'intérim jusqu'à l'automne, malgré la limite d'âge. Depuis plusieurs mois, le nom de l'ex-Premier ministre, connu pour sa passion des trains et du ferroviaire, revenait avec insistance. Parmi les autres noms cités figurait celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE.

En avril, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait dressé le portrait robot du candidat pour la SNCF – « quelqu'un qui sait dialoguer avec ses salariés(...) a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire » – ne laissant guère de place au doute.

Jean Castex, inconnu du grand public à son arrivée à Matignon en juillet 2020, a géré la pandémie de Covid-19 dans la dernière ligne droite du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

Ce petit-fils de sénateur, formé à l'ENA et passé par la Cour des comptes, qui mettait volontiers en avant son expérience de maire (2008-2020) de la petite ville de Prades et ses 6.000 âmes dans les Pyrénées-Orientales, est aussi un technocrate rompu aux rouages de l'État.

Sous son impulsion, la RATP, plombée par un absentéisme endémique et une offre de transport défaillante, a repris des couleurs grâce à un accord sur la qualité de vie au travail avec les syndicats et de généreuses hausses de salaires.

A chaque crise politique, son nom revient comme potentiel recours du chef de l'État, y compris pour la présidentielle de 2027, même s'il se défend de toute ambition politique.

Sous la houlette de Marie-Ange Debon, le chiffre d'affaires du groupe de transport public Keolis, partiellement détenu par la SNCF, a augmenté de 9,6% à 7,7 milliards d'euros grâce à ses activités en France et aux États-Unis.