Depuis 2020, l'or évolue dans un cycle haussier presque ininterrompu, porté d'abord par les politiques monétaires expansionnistes mises en place après la crise sanitaire. Ces politiques consistant à injecter massivement des liquidités dans l'économie tendent à affaiblir les devises et à renforcer mécaniquement l'attrait du métal jaune exprimé en dollars. Entre janvier 2020 et décembre 2025, l'once est ainsi passée de 1 550 dollars à des niveaux jamais atteints auparavant, dépassant successivement 2 000 dollars en 2020, 2 500 dollars au cours de 2023, puis 3 000 dollars au tout début de l'année 2025 sous l'effet d'un regain de tensions internationales et d'une demande institutionnelle en nette progression.

Depuis le 1er janvier 2025, l'accélération est encore plus marquée avec l'once d'or qui a gagné plus de 38% sur les seuls dix premiers mois de l'année, franchissant même le seuil des 4 000 dollars avant d'atteindre, le 20 octobre, un sommet historique de 4 380,89 dollars. Ce mouvement résulte de la convergence de plusieurs facteurs, parmi lesquels la réduction de l'offre disponible sur le marché international, due notamment à l'accumulation de réserves par plusieurs banques centrales, l'ajustement des anticipations d'inflation, c'est-à-dire les projections de hausse future des prix qui influencent le comportement des investisseurs et l'affaiblissement du dollar face à d'autres devises mondiales. L'ensemble de ces éléments a créé une dynamique auto-entretenue qui place l'or au cœur des stratégies de couverture adoptées par les investisseurs institutionnels et les particuliers bien informés sur l'état de l'économie mondiale. La couverture désigne ici la recherche d'un actif capable de compenser la volatilité d'autres composantes du patrimoine.

Dans un tel contexte, une question se pose avec d'autant plus d'acuité, comment aborder l'achat d'or lorsque le cours dépasse déjà tous les records historiques et semble évoluer dans un régime de tension durable ? Comprendre les mécanismes de cette montée fulgurante devient indispensable pour analyser si l'or conserve, malgré son prix élevé, un rôle pertinent dans une stratégie patrimoniale équilibrée.

2025, une année où l'or confirme plus que jamais son rôle de repère mondial

L'envolée du cours de l'or ne peut être analysée sans tenir compte des tensions persistantes entre grandes puissances, notamment entre les États-Unis et la Chine, tensions qui pèsent sur le commerce mondial tout en remettant en question certains équilibres monétaires. À cela s'ajoute le niveau élevé d'endettement public, qui pousse de nombreuses banques centrales à redoubler de prudence afin de préserver la stabilité financière. Dans ce climat incertain, l'or retrouve une importance stratégique que l'on n'avait plus observée depuis plusieurs décennies.

Les achats massifs réalisés par certains États tout au long de 2025 en sont la preuve tangible. La Chine, par exemple, a continué de renforcer ses réserves afin de réduire sa dépendance au dollar, une stratégie qui s'inscrit dans sa volonté de peser davantage dans l'ordre monétaire mondial. D'autres pays ont suivi le mouvement comme le Brésil qui a acquis environ 15 tonnes d'or depuis la rentrée de septembre et le Guatemala avec environ 6 tonnes sur la même période. Ces achats ne représentent pas seulement des volumes supplémentaires retirés du marché mondial, ils envoient également un signal très clair aux investisseurs privés, celui d'un actif redevenu central dans la préservation de la souveraineté financière.

Cette dynamique crée un effet mécanique sur les prix puisque, avec une partie de l'offre désormais absorbée par les banques centrales, l'or devient plus recherché et donc plus valorisé. Il ne s'agit plus seulement d'un métal précieux prisé dans les périodes d'incertitude, mais d'un pilier de stabilité au moment où les repères traditionnels semblent vaciller. C'est cette recomposition silencieuse, mais profonde, qui explique en grande partie les nouveaux sommets atteints en 2025.

Acheter de l'or à un prix élevé reste-t-il une démarche pertinente ?

Face à une telle envolée, beaucoup d'épargnants se demandent s'il ne serait pas plus prudent d'attendre une éventuelle correction. Pourtant, l'or ne se comporte pas comme un actif spéculatif dont on guette les plus bas pour entrer rapidement et ressortir tout aussi vite. Sa fonction, depuis des siècles, n'est pas d'offrir une performance immédiate mais de préserver la valeur dans le temps.

Dans cette logique long terme, la question n'est plus de savoir si le cours est momentanément élevé, mais comment entrer progressivement sur un marché qui reflète aujourd'hui une tension durable entre l'offre et la demande. La méthode la plus utilisée par les investisseurs avertis consiste à étaler ses achats dans le temps, autrement dit à lisser son prix d'acquisition. Cette stratégie, parfois appelée prix d'entrée lissé, repose sur une idée simple, celle d'acheter de petites quantités à intervalles réguliers afin de neutraliser l'impact d'un pic ponctuel, d'éviter la tentation de timer le marché, une pratique qui se révèle rarement concluante, et de constituer sereinement un stock d'or physique sans pression ni précipitation.

Il devient alors naturel de s'intéresser à des formats plus accessibles que les lingots d' un kilo, qui exigent un engagement financier conséquent à un moment où le cours atteint des niveaux historiques. Les lingotins, dont le poids peut varier de 5 à 500 grammes, permettent justement d'acheter progressivement, à un rythme adapté à son budget et sans immobiliser une somme trop importante en une seule fois. Les pièces d'investissement, qu'il s'agisse d'un Napoléon, d'un Krugerrand ou d'une Maple Leaf, jouent le même rôle. Certains millésimes sont reconnus sur le marché international et il est possible de trouver des éditions avec des effigies recherchées sur le plan numismatique, elles offrent une excellente liquidité et permettent de revendre par petites unités si la situation l'exige. Cette flexibilité est précieuse en période de forte volatilité et si vous cherchez la perle rare qui allie valeur intrinsèque de l'or et prime numismatique, optez pour la 20 francs napoléon.

L'importance de choisir un professionnel fiable et transparent

Une fois la stratégie définie, la qualité de l'intermédiaire devient un facteur déterminant. Sur un marché où le prix de l'or peut varier d'une journée à l'autre, il est essentiel de s'appuyer sur un professionnel capable de garantir l'authenticité des produits, d'appliquer un tarif indexé sur les cours du jour et de communiquer clairement sur les frais associés. Les comptoirs spécialisés jouent ici un rôle majeur, car ils disposent des outils nécessaires pour vérifier les métaux, évaluer les pièces et assurer une transaction en toute sécurité.

Certains acteurs parisiens, comme Abacor, font référence en appliquant justement ces standards. Leur rôle consiste autant à proposer l'achat et la vente d'or qu'à fournir un cadre rassurant où chaque étape de la transaction est expliquée. En décembre 2025, les prix observés sur le marché français placent l'or 18 carats aux alentours de 84 euros le gramme et l'or 24 carats autour de 113 euros le gramme, des valeurs représentatives du marché local et qui témoignent de la tension persistante entre une demande soutenue et une offre plus restreinte qu'à l'accoutumée. Cette transparence sur les prix, indispensable pour un particulier, permet de vendre ou d'acheter en confiance et de prendre des décisions éclairées.

Ce que révèle réellement cette nouvelle ascension du métal jaune

Derrière l'impressionnante barre des 4 000 dollars l'once se cache un message bien plus structurant, car l'or n'est pas seulement un actif en hausse, mais un symbole de stabilité dans un monde qui s'interroge sur ses repères monétaires. Chaque période de tension majeure, qu'il s'agisse de la fin de l'étalon-or dans les années 1970, de la crise de 2008 ou des incertitudes géopolitiques actuelles, s'accompagne d'un retour de l'or sur le devant de la scène. L'année 2025 ne fait donc que confirmer un mouvement empirique, lorsque l'environnement économique devient trop difficile à interpréter, l'or retrouve naturellement son rôle d'amortisseur patrimonial.

Dans ce contexte, acheter de l'or aujourd'hui n'a rien d'illogique, à condition d'adopter une démarche posée, réfléchie et progressive. L'objectif n'est pas de profiter d'un record, mais de sécuriser une partie de son patrimoine en se donnant le temps d'intégrer ces achats dans une stratégie globale.

Les perspectives à moyen terme restent d'ailleurs porteuses car selon les données du World Gold Council, la demande des banques centrales a atteint ses plus hauts niveaux depuis plus d'un demi-siècle, un mouvement qui traduit une recomposition monétaire profonde et qui continue d'exercer une pression structurelle sur l'offre disponible. Plusieurs institutions, comme la Banque populaire de Chine ou la Banque de Turquie, ont indiqué vouloir poursuivre leurs achats en 2026, signe que l'or conserve un rôle stratégique dans la stabilité financière internationale.

Du côté des marchés, de nombreux analystes considèrent que le seuil des 4 000 dollars pourrait ne pas représenter un plafond durable mais plutôt une étape dans un cycle long, alimenté par une offre minière qui progresse moins vite que la demande. Les projections à horizon 2026-2027 évoquent ainsi un environnement où l'or évoluerait dans une zone de valorisation élevée, soutenu par la demande institutionnelle, les incertitudes géopolitiques persistantes et l'intérêt croissant des particuliers pour les actifs tangibles.

À long terme, la transition énergétique, qui mobilise des quantités importantes de métaux industriels mais renforce aussi les besoins de stabilité monétaire des États producteurs, pourrait également maintenir un attrait durable pour l'or, souvent utilisé comme contrepoids dans les portefeuilles diversifiés.

Dans un monde où les repères évoluent rapidement, l'or s'impose donc moins comme un placement opportuniste que comme un pilier de résilience patrimoniale. Bien choisi, bien fractionné et acquis progressivement, il continue de jouer le rôle essentiel d'apporter de la stabilité là où les marchés en offrent parfois moins.