Dans son rapport sur le projet de loi de finances 2016, rendu public lundi, la rapporteure générale de la commission, Valérie Rabault (PS), estime que 2,2 milliards d'euros d'économies sont « non documentés » sur les dépenses d'intervention de l'Etat. D'après ce rapport, 1,25 milliard d'économies supplémentaires sont « non documentés » en ce qui concerne les administrations de sécurité sociale, tandis que 600 millions d'euros ciblés sur les dépenses des ministères sont jugées « peu documentés ».

Eckert : « ils sont identifiés »

« Bien entendu, ils (les 16 milliards d'économies) sont identifiés », a réagi lundi soir le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, au micro de France Info. « Je pense à quelques exemples, en matière de Sécurité sociale, il y a des économies sur l'hospitalisation, sur les soins à domicile, sur les médicaments génériques. Concernant plus particulièrement le budget de l'Etat, il y a une maîtrise des dépenses de fonctionnement des ministères », a-t-il noté. « Par exemple, des dépenses concernant le logement, nous allons travailler sur les allocations logement », a-t-il précisé.

Le ministère des Finances a annoncé fin septembre en présentant son projet de budget pour 2016 qu'il économiserait 16 milliards d'euros en 2016, contre 14,5 milliards prévus jusque-là, dans le cadre du plan d'économies de 50 milliards d'euros en trois ans annoncé en 2014. Sur ces 16 milliards d'euros d'économies, réalisées par rapport à l'évolution spontanée des dépenses publiques, 5,1 milliards devront être réalisées par l'Etat, 3,5 milliards par les collectivités territoriales et 7,4 milliards par l'assurance-maladie et les régimes sociaux.

Les engagements « seront tenus »

Le gouvernement s'est engagé dans le cadre du projet de loi de Finances 2016 à respecter ses objectifs d'économies à Bruxelles, mais n'a pas donné fin septembre tout le détail des réductions de dépenses.

« J'observe qu'en 2014 et 2015 les engagements que nous avions pris sur la dépense publique ont été tenus », a remarqué Christian Eckert. « Cette année les 16,5 milliards d'économies de dépenses, toujours par rapport à l'évolution tendancielle de ces dépenses, seront tenus dans des proportions qui sont équilibrées entre l'Etat, la Sécurité sociale, les collectivités territoriales. »

Eckert compte rassurer Rabault lors des débats

« Nous faisons ces économies tout en maintenant des baisses d'impôt, pour les sociétés 9 milliards, pour les particuliers 2 milliards de baisse de l'impôt sur le revenu », a-t-il relevé. « J'ai vu Valérie Rabault bien entendu, nous travaillons ensemble », a assuré Christian Eckert. « Et à partir de demain et pendant de longs jours, parfois de longues nuits, nous allons détailler l'ensemble des mesures. Je pense qu'elle sera rassurée par les explications que nous allons donner. »

Le projet de budget, le dernier de plein exercice pour la majorité, prévoit de ramener le déficit public français à 3,3% en 2016, contre 3,8% cette année, malgré une baisse de 2 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu et une réduction supplémentaire de prélèvement de 9 milliards pour les entreprises.