Cette croissance zéro au printemps s'explique en particulier par un nouveau recul de l'investissement des entreprises (-0,8% par rapport au premier trimestre, qui avait déjà vu une baisse de 0,7%) et par une contribution négative du commerce extérieur, qui a coûté 0,1 point de PIB sur la période. Seule la consommation des ménages (+0,5%) et la dépense publique (+0,5%) ont soutenu l'activité.
Mais même cette progression de la demande privée est en partie en trompe l'œil : l'Insee explique en effet que la consommation a surtout été soutenue par un bond de 3,5% des dépenses globales d'énergie, corrigeant un recul de 3,9% au premier trimestre. Il s'agit d'un retour à la normale après un hiver très doux, précise l'Institut de statistiques.
La prévision gouvernementale de 1% à 0,5% pour 2014
Les dépenses en « biens fabriqués », plus révélatrices de la vraie propension à dépenser des Français, sont elles « étales », selon l'Insee (+0,1% au deuxième trimestre, après une stagnation au premier). Les stocks ont eux pesé négativement (-0,1%) selon l'Insee.
Au total, la France se retrouve fin juin avec un « acquis de croissance » de 0,3%, terme technique qui signifie que sans accélération, la croissance pour l'ensemble de 2014 ne dépasserait pas ce taux, bien loin de la prévision initiale de 1% du gouvernement.
Le ministre des Finances Michel Sapin a pris acte de cette « panne » d'activité dans une tribune publiée jeudi par Le Monde, et a revu à 0,5% la prévision de croissance officielle pour cette année, à peine mieux que la croissance de 0,4% enregistrée en 2013. Il n'attend pas pour 2015 une croissance « très supérieure » à 1%, a-t-il précisé.
Par conséquent, le ministre a prévenu que le déficit public français dépasserait 4% du PIB cette année, au lieu des 3,8% espérés auparavant.