La semaine dernière, un premier témoin surprise de la défense, salarié d'une filiale de la Société Générale, était venu déposer devant la cour pour étayer la théorie d'une machination à l'encontre de Jérôme Kerviel, rejugé pour une perte de 4,9 milliards d'euros subie début 2008 par la Société Générale.

Condamné en première instance à trois ans de prison ferme et 4,9 milliards de dommages et intérêts., Jerôme Kerviel affirme avoir servi de fusible à la banque, qui aurait dissimulé avec « l'affaire Kerviel » ses pertes dues à la crise des crédits hypothécaires américains « subprimes ».

Plus de nouveaux témoins à la barre

« La cour a décidé que ce (nouveau) témoin nous ferait une attestation par écrit, avec une carte d'identité », a déclaré mercredi à la reprise de l'audience la présidente de la cour, Mireille Filippini. Il en sera de même avec les éventuels autres témoins dont les auditions n'ont pas été programmées, a-t-elle dit.

Les témoignages, à charge et à décharge, se poursuivent mercredi et jeudi. Mercredi matin, Christophe Mianné, 49 ans, directeur adjoint de la banque de financement et d'investissement de la Société Générale, qui était à l'époque responsable de la division actions et dérivés, a qualifié de « fable » la théorie du complot. « C'est du grand n'importe quoi et ça me met en colère », a-t-il dit, rappelant que les dirigeants de la banque, en découvrant la « fraude » de Jérôme Kerviel, s'étaient demandé si la Société Générale n'allait pas faire faillite.

Violents échanges entre la présidente et Me Koubbi

L'audition du témoin a donné lieu à un violent échange entre la cour et l'avocat de Jérome Kerviel. « C'est aberrant, je n'ai jamais vu ça ! », a lancé Mireille Filippini à Me David Koubbi, à qui elle reprochait notamment de ne pas avoir remis à la cour des pièces écrites nécessaires aux débats et après lui avoir demandé de ne pas « agresser » le témoin.

La présidente de la cour d'appel a suspendu momentanément l'audience pour calmer les esprits. Mais à la reprise, la tension était toujours aussi vive et Mme Filippini a menacé l'avocat de « saisir le bâtonnier s'il continue comme ça ».