L'étude révèle que, de 2001 à 2009, la proportion de bénéficiaires de minima sociaux titulaires d'un compte bancaire de dépôt est passée de 92% à 96%. Sur les 4% restants, les trois quarts possèdent un Livret A, qu'ils utilisent « probablement » comme compte de dépôt. A l'échelle de la population toute entière, plus de 99% des Français sont équipés d'un compte courant.

Plus significatif, les ménages bénéficiaires de minima sociaux disposant d'une autorisation de découvert ont fortement progressé, de 43% à 72%, sur la même période. La proportion de ces ménages titulaires d'une carte de crédit a plus que doublé et atteignait 80% fin 2009 contre 39% seulement en 2001.

Disparités pour l'épargne et les crédits

Si l'accès des populations pauvres aux services bancaires a donc progressé ces dernières années, des disparités existent encore avec la population générale. Les couples bénéficiant des minima sociaux sont ainsi moins nombreux à posséder des comptes joints (56%, contre 80 % pour l'ensemble des Français). Ils sont également moins équipés en comptes d'épargne, surtout à moyen et long-terme (70% n'en possèdent aucun, contre 42 % pour l'ensemble de la population), et ces comptes sont moins bien pourvus : 51% des bénéficiaires des minima sociaux y disposent de moins de 500 euros, chiffre qui tombe à 11% pour l'ensemble de la population.

Même constat pour les crédits. Seulement un quart (24%) des bénéficiaires des minima sociaux ont un crédit en cours, contre 51% de la population générale. La différence est surtout marquée pour les prêts immobiliers (5% contre 29%), alors qu'elle est réduite pour les crédits revolving (8% contre 10%). Parmi les ménages ayant au moins un crédit conso, 47% des bénéficiaires des minima sociaux ont un crédit revolving, contre 28 % de la population générale. Le montant de ce crédit est en général plus élevé chez les populations pauvres que chez l'ensemble des Français concernés.

L'étude a été réalisée par le Crédoc pour le Comité consultatif du secteur financier (CCSF), à la demande de la ministre de l'Economie Christine Lagarde. Elle porte sur un échantillon de 2.597 ménages, dont 1.792 « en situation de précarité financière ».