La société britannique réclamait la nullité de la procédure, estimant notamment que l'association « Collectif Porteurs H2O » avait procédé à du « démarchage juridique illicite » auprès de porteurs pour les inciter à se joindre à l'action en justice. Mais le tribunal a débouté les demandeurs « de leur demande d'exception de procédure au titre du démarchage juridique illicite », peut-on lire dans sa décision.

Une nouvelle audience prévue le 9 décembre fixera les prochaines dates pour juger le fond du dossier et mettra à jour la liste des plaignants, certains ayant entre-temps accepté une offre amiable d'H2O.

« Obtenir le remboursement intégral des sommes perdues par les milliers d'épargnants »

L'association « se félicite de la décision », dans une déclaration transmise jeudi à l'AFP, car elle « confirme le bien-fondé des démarches du collectif qui poursuit le combat pour la défense des porteurs de fonds H2O, victimes des graves manquements de gestion constatés entre 2015 et 2020 ». « L'objectif demeure inchangé : obtenir le remboursement intégral des sommes perdues par les milliers d'épargnants », souligne-t-elle.

De son côté, le gestionnaire d'actifs a déclaré mercredi « prendre acte » de la décision et « attend désormais la clarification du périmètre des demandeurs ». La défense avait en effet relevé que certains plaignants étaient décédés ou s'étaient désistés depuis l'offre de sortie proposée par H2O fin 2024 aux épargnants lésés, en rachetant leurs parts pour un total de 250 millions d'euros. L'offre a été acceptée par « la très grande majorité des porteurs avec un taux de participation de près de 80% des encours », d'après le gérant d'actifs.

Une affaire qui a éclaté en 2019

L'affaire, qui avait éclaté en 2019, oppose l'association de porteurs à H2O, Natixis Investment Managers qui détient encore une partie de la société britannique, Natixis et sa maison mère BPCE, Caceis, filiale du Crédit Agricole, et le cabinet d'audit KPMG. H2O avait dû suspendre des fonds à l'été 2020 en raison de doutes sur leur valorisation, privant les épargnants de la possibilité de récupérer leur mise.

Le « Collectif Porteurs H2O » représente environ 9 000 porteurs, avec un préjudice total s'élevant à 699 millions d'euros incluant leurs pertes nettes ainsi que le manque à gagner des fonds cantonnés sur la durée (358 millions d'euros) et excluant les remboursements déjà effectués, précise l'association.