Entre l'inflation et les secousses sur les marchés d'actions et d'obligations, le patrimoine des ménages, calculé en dollars, s'était contracté de 3% en 2022 au niveau mondial, selon cette étude publiée mercredi.

En 2023, la richesse des ménages s'est redressée, en grande partie sous l'effet du reflux du billet vert qui affecte les calculs, mais aussi du rebond des marchés d'actions. En revanche, la hausse des taux d'intérêts a pesé sur l'immobilier, une composante importante du patrimoine des particuliers. Corrigée de l'inflation, la croissance de la richesse mondiale s'est même montée à près de 8,4%, selon ses estimations, l'emballement des prix ayant ralenti.

Le géant bancaire, qui s'est encore renforcé dans la gestion de fortune avec le rachat forcé de sa concurrente Credit Suisse, publie chaque année des études sur le patrimoine des ménages pour comprendre l'évolution de la richesse et pouvoir conseiller ses clients. Cette étude procède à une estimation sur la base d'une analyse de 56 pays qui pèsent à eux seuls 92,2% de la richesse mondiale.

14 personnes au-delà des 100 milliards de dollars

Au sommet de la pyramide, 14 personnes disposent d'une fortune supérieure à 100 milliards de dollars, suivies de 12 personnes dont la richesse s'étale entre 50 et 100 milliards et 2.638 dont la richesse oscille entre 1 et 50 milliards. Les Etats-Unis abritent 38% des millionnaires dans le monde, contre 28% en Europe de l'Ouest et 10% en Chine continentale.

Les auteurs de l'étude, qui ont aussi examiné les mouvements de fortune sur une période longue, relèvent que le nombre de personnes dont le patrimoine est inférieur à 10 000 dollars a diminué de moitié depuis l'an 2000, une part importante s'étant enrichie pour passer dans la catégorie supérieure, avec un patrimoine de 10 000 à 100 000 dollars. Le nombre de personnes dans cette tranche supérieure a été multiplié par 2,5, pour représenter 43% de la population mondiale, contre un peu moins de 17% en l'an 2000.

« Le monde s'est progressivement enrichi à travers tous les segments de fortune », notent les auteurs de cette étude. Les périodes de repli ne sont « qu'occasionnelles », a souligné Paul Donovan, chef économiste de la branche de gestion de fortune d'UBS, en préambule de l'étude.

Depuis que l'étude a été lancée il y a 15 ans, seules trois années de contraction du patrimoine ont été observées, en 2008 lors de la Grande crise financière, et en 2015 et 2022 avec les turbulences sur les actions et obligations sur la plupart des grands marchés.