Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) lancé pour « motif économique » prévoit la fermeture de 20 agences sur 36 et la suppression de 89 emplois occupés sur 173, indique la direction dans des documents internes consultés par l'AFP. Avec « plus de 5 millions d'euros de pertes cumulées entre 2015 et 2017 », « le réseau d'agences souffre d'un déficit de compétitivité structurelle », justifie la direction de MoneyGram France. Avec la restructuration, « dès 2019, le résultat économique serait équilibré », écrit-elle.
Le plan aura « des conséquences désastreuses » pour les salariés, « trahis » alors « qu'aucun péril n'existe sur la compétitivité de l'activité des agences détenues en propre », soutient la CFDT dans un tract. La numérisation des processus avancée par la direction n'est « qu'un prétexte à la recherche de la meilleure rentabilité et du plus grand profit », selon elle.
Absence de « motif économique légal à ce projet »
Le syndicat s'appuie sur les conclusions d'un cabinet d'experts mandaté par le comité d'entreprise. Dans son rapport, consulté par l'AFP, le cabinet dépeint « un choix de gestion (...) et non pas la conséquence d'un marché en berne ». « Le groupe a bien un intérêt financier à restructurer ses activités dans le monde et en France dans une logique de recherche d'un plus grand profit, mais cela ne saurait donner un motif économique légal à ce projet », est-il écrit.
La grande majorité du personnel était en grève lundi pour peser sur les négociations sociales liées au PSE, théoriquement closes mardi, a indiqué à l'AFP Mbapandza Ahamada, de la CFDT. « L'entreprise se porte bien » mais les mesures sociales sont insuffisantes, a ajouté Samir Hini, élu (sans étiquette) au comité d'entreprise. Pour l'indemnité supralégale de licenciement, par exemple, un salarié avec « 8 ans d'ancienneté va toucher 7.000 euros », a-t-il commenté.